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Harvard à Tunis : Hazem Ben Gacem dévoile les objectifs du projet

Entretien avec Hazem Ben Gacem à propos du bureau régional du Centre d’études sur le moyen orient (CMES) de l’université américaine de Harvard, mis en place à Tunis.

Propos recueillis par Wajdi Msaed

Le bureau régional du CMES, qui vient d’être inauguré le mardi 17 janvier 2017, doit rayonner sur la région de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient (Mena).

L’initiateur de ce projet, Hazem Ben Gacem, ancien élève de Harvard, nous parle de ses objectifs, de ses programmes, des bourses qu’il va allouer et des étudiants qui vont en bénéficier.

Kapitalis : En quoi consiste la mission dévolue à ce centre ?

Hazem Ben Gacem : Ce centre, le premier du genre au monde arabe et en Afrique, constitue une fierté et un acquis pour notre pays, eu égard à la renommée internationale de l’université de Harvard, l’une des plus prestigieuses au monde.

Sa mission repose essentiellement sur la recherche en vue de mieux connaître les particularités historiques, culturelles, artistiques et linguistiques de cette région qui demeure méconnue du reste du monde. Et le directeur du CMES, Sir William Granara, professeur d’arabe de son état, a bien spécifié ce besoin en disant que «le Moyen Orient est une partie du monde qu’on ne comprend complètement qu’en étant physiquement sur place au milieu des gens de la région».

Le centre de Tunis est ouvert aux étudiants de Harvard qui viendront terminer leurs études et leurs recherches en Tunisie, généralement accompagnés de leurs professeurs encadreurs.

Un groupe de 15 étudiants et de 3 professeurs, tous Américains, séjournent, actuellement, en Tunisie, et la durée du séjour varie entre 1 semaine et 6 mois, selon la nature des études à entreprendre.

L’année dernière nous avons accueilli un groupe de 10 étudiants américains, ce qui dénote une grande confiance en notre pays.

Comment voyez-vous l’avenir de ce centre?

Nous comptons accueillir entre 40 et 100 étudiants par an qui viendront poursuivre leurs études en Tunisie, permettant ainsi une synergie créative avec les différentes universités tunisiennes et les centres nationaux d’archives, de documentation et de recherche. C’est là un premier acquis à court terme.

Il y a un second acquis d’importance capitale et dont l’impact ne peut se faire sentir qu’à moyen et long termes: ces jeunes étudiants qui viendront séjourner pour une période déterminée en Tunisie constitueront l’élite américaine et mondiale de demain. Ils seront des génies dans plusieurs disciplines et constitueront ainsi des sortes d’ambassadeurs de notre pays.

Comment se présentera l’échange d’étudiants dans le sens inverse, de la Tunisie vers les Etats-Unis?

Un effort en ce sens a été entrepris depuis plus de 4 ans à travers la bourse que nous avons instituée au profit des étudiants tunisiens poursuivant leurs études à l’université de Harvard.

Vous parlez de la bourse Hazem Ben Gacem ?

C’est une humble participation financière de ma part qui vise à encourager les jeunes tunisiens à accéder à cette grande université et y réussir leur cursus universitaire.

Quatre étudiants ont bénéficié de cette bourse, qui couvre tous les besoins des études, et nous souhaitons porter ce nombre à 40 voire à 400. Nous sommes ravis de voir une Tunisienne faisant partie de la prochaine promotion qui sortira de Harvard pendant l’été 2017. Son avenir sera assuré.

Ce centre n’est-il pas un moyen de dénicher les meilleurs éléments du pays pour les exporter ailleurs? Ne va-t-il pas contribuer à la fuite des cerveaux?

Pas du tout, tel n’est pas notre objectif. Au contraire, nous nous déployons pour la création d’une interactivité entre les enseignements tunisien et américain, pour l’ouverture de nouveaux horizons devant nos jeunes élites et pour faire découvrir notre culture et notre civilisation au reste du monde.

Quoi qu’il en soit, un Tunisien vivant à l’étranger avec un grand potentiel intellectuel ne peut que servir les intérêts de son pays.

Je voudrais, à ce propos, lancer un appel à tous les Tunisiens disposant de moyens de lancer des initiatives similaires. Car la science et la recherche sont à la base de tout développement. Je souhaite que d’autres universités américaines s’associeront à notre initiative et renforcement le processus ainsi mis en route.

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