L’adhésion du Maroc à l’Union africaine, qu’elle a quittée en 1984, a été soutenue par une très forte majorité des pays membres de l’organisation.
Le Royaume du Maroc a été élu à une très forte majorité, membre de l’Union africaine au 28e sommet de l’organisation panafricaine tenu à Addis-Abeba, lundi 30 janvier 2017.
Cette adhésion a recueilli le soutien de 39 pays, alors que l’article 29 de l’Acte Constitutif de l’organisation rend cette admission automatique des lors que 28 voix sont acquises.
Dans un discours historique devant les chefs d’Etats et de gouvernements africains, le roi du Maroc, Mohammed VI, a expliqué que cette adhésion visait à renforcer le leadership du continent africain et a affirmé que «l’Afrique peut être fière de ses ressources, de son patrimoine culturel, de ses valeurs spirituelles. L’avenir doit porter haut et fort cette fierté naturelle».
Le retour triomphal du Maroc dans l’institution panafricaine est la résultante d’un effort récurrent et soutenu au cours des 15 dernières années en faveur du renforcement de l’ancrage africain du royaume et au moyen d’une dynamique de coopération Sud-Sud ambitieuse et diversifiée.
L’élément le plus décisif dans la démarche pour le renforcement de la présence du royaume alaouite sur le continent a certainement été l’inflexion imprimée à la politique étrangère du Maroc envers l’Afrique illustrée notamment par l’engagement du roi Mohammed VI qui a depuis le début de son règne effectué 46 visites dans 25 pays africains.
Pas moins de 949 accords de coopération dans des secteurs aussi variés que la banque, les assurances, la formation professionnelle, l’assistance technique, la sécurité alimentaire et le développement des infrastructures, ont été signés avec les partenaires africains du royaume et avec une forte implication des opérateurs des secteurs publics et privés.
Beaucoup de ces projets ont une dimension stratégique. Tel est le cas notamment du projet de gazoduc africain atlantique qui devrait relier les ressources gazières du Nigéria au Maroc à travers plusieurs pays d’Afrique de l’ouest. Tel qu’il est conçu, ce mégaprojet, dont les travaux préparatoires ont déjà commencé, favorisera l’intégration économique régionale en accélérant les chantiers d’électrification dans les pays traversés par le gazoduc. Il servira ainsi de base pour la création d’un marché régional compétitif de l’électricité, susceptible d’être relié au marché européen de l’énergie.
Autre réussite africaine du Maroc : ce dernier est devenu le 2e investisseur africain dans le continent, avec 63% de ses investissements orientés vers l’Afrique, où les entreprises marocaines sont actives dans plus de 25 pays.
Le royaume dispose également d’un important réseau diplomatique sur le continent, composé de quelques 30 ambassades et représentations.
L’image du Maroc au sein du continent africain a profité par ailleurs du caractère humaniste de la nouvelle politique du royaume en matière de migration et de droit d’asile. Une première opération inédite de régularisation des migrants en situation irrégulière a déjà eu lieu avec succès en 2014 et une deuxième est en cours. A la faveur de ces deux opérations, les migrants africains pourront séjourner légalement dans le pays et bénéficier des mêmes droits aux services publics que les Marocains.
La formation a aussi été depuis toujours au cœur de l’engagement africain du Royaume. Sur les 5 dernières années près de 30.500 jeunes Africains ont pu poursuivre leur formation supérieure au Maroc grâce à des bourses offertes par le gouvernement marocain.
Au titre du bénéfice attendu du retour du Maroc dans l’enceinte panafricaine, le roi Mohammed VI a, par ailleurs, souligné dans son discours d’Addis-Abeba que cette adhésion permettra de porter la voix de l’Afrique au sein des instances internationales et chercher des solutions aux défis auxquels fait face le continent. «Le Maroc, a-t-il poursuivi, renforcera son engagement pour une vision intégrée de paix, de sécurité et de développement du continent qui l’a mené à ce jour à contribuer à 6 opérations de maintien de la paix des Nations Unies en Afrique en déployant près de 5.000 hommes dans les différents théâtres d’opération, les troupes marocaines étant, encore aujourd’hui, déployées en RCA et RDC. Le Maroc a, en outre, mené des médiations ayant permis d’avancer substantiellement la cause de la paix, notamment en Libye et dans la région du fleuve Mano».
Le Maroc considère son adhésion à l’UA comme des retrouvailles avec la grande famille africaine car il est membre fondateur de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) dont il s’est retiré, pour un temps, en 1984.
Ce fut également en terre marocaine que s’est constitué, en 1961, le Groupe de Casablanca, dont la fusion avec le Groupe de Monrovia, en 1963 à Addis-Abeba, a permis la naissance de l’OUA.
Source : MAP.
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