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Les Sfaxiens ont le droit de respirer un air pur

«Non monsieur Boughalleb, nous avons bien le droit de respirer le même air que vous», lance le Pdg du Groupe Loukil à notre collègue Mohamed Boughalleb.

Par Bassem Loukil *

Comme beaucoup de téléspectateurs, j’ai été profondément choqué par les propos du chroniqueur d’Al-Hiwar Ettounsi, qui, vendredi 24 février 2017, du plateau de la chaîne de télévision, à Tunis, soit à 270 km de Sfax, et sur la base d’études très douteuses, nous explique que l’usine de la Siape, dans la capitale du sud, dégage une fumée pure et ne présentant aucun risque pour notre santé.

Non monsieur Boughalleb, vous n’allez pas vous faire pardonner de l’UGTT, à laquelle vos positions sur d’autres dossiers ont déplu, aux dépens des Sfaxiens et, plus précisément, de leur santé.

Nous sommes tous convaincus que les 243 employés actuels de la Siape doivent être indemnisés ou rassurés quant à leur avenir professionnel, mais pour que ces personnes gardent leurs emplois, un million d’autres doivent-ils accepter de vivre le calvaire quotidien de mal respirer et d’être agressés par toutes sortes de pollutions?

Sfax manifestation contre la Siape

Des jeunes manifestent à Sfax pour le démantèlement de l’usine de Siape.

Des études sérieuses, pas comme celles présentées ce soir-là sur Al-Hiwar Ettounsi, prouvent que les habitants de Sfax souffrent, depuis des dizaines d’années, des impacts négatifs de la Siape, telles que les maladies respiratoires, dermatologiques voire même cancéreuses.

La Siape a des rejets solides, liquides et gazeux avec des dépassements intolérables des normes acceptables, dont notamment du cadmium réputé pour ses effets cancérigènes.

Monsieur le chroniqueur, ces 130 hectares situés à 4 km du centre-ville, une véritable usine à gaz (au vrai sens du terme), ne sauraient accueillir un centre commercial, ou une zone touristique, avec un golf ou une cité sportive, comme cela a pu être réalisé dans d’autres grandes villes tunisiennes. Et les habitants de Sfax, qui payent leurs impôts (et plus que les autres d’ailleurs), ont le droit à plus d’égard et d’écoute de la part des autorités publiques, surtout quand leur santé et leur bien-être sont menacés?

Monsieur le chroniqueur, je vous défie de passer un mois à Sfax, dans une belle villa, juste à côté de la Siape. Et nous en parlerons ensuite !

Sachez aussi que, malgré les calomnies et les fausses informations que vous propagez à propos de Sfax, nous continuerons à nous battre pour notre ville et notre environnement, car y va de la santé de nos familles et de nos enfants.

* Pdg du Groupe Loukil.

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