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Réactions au remaniement ministériel : Les partis en rangs dispersés

Le remaniement ministériel partiel effectué par Youssef Chahed, samedi, a sorti les partis politiques de leur torpeur. Ils sont allés chacun de sa musique habituelle.

Après avoir défilé, lundi, au bureau de Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), certains chefs de partis se sont alignés sur la position de la centrale syndicale, annoncée dimanche à la suite de la réunion de son bureau exécutif.

Le secrétaire général du Parti Républicain (Al-Joumhouri), Issam Chebbi, a déclaré, à l’issue de la rencontre d’une délégation de son parti avec M. Taboubi, que le mini remaniement effectué par le chef du gouvernement a été une erreur, car il a envoyé, selon lui, des messages contraires à ce qui a été convenu dans l’Accord de Carthage, en vue de consolider l’unité nationale autour des priorités du gouvernement et de son programme de travail.

Zouhaier Maghzaoui, secrétaire général du Mouvement du Peuple (Echaab), qui s’est entretenu lui aussi avec le secrétaire général de l’UGTT, a considéré que le remaniement a fait fi du principe de concertation qui constitue l’essence même de l’Accord de Carthage et envoyé un message négatif aux partenaires signataires de cet accord en désignant un responsable à l’Utica, l’organisation patronale, à la tête du ministère de la Fonction publique et de la Gouvernance, qui sera appelé à traiter du dossier important du partenariat entre le secteurs privé et public.

Maghzaoui a appelé, par ailleurs, le chef de l’Etat et le chef du gouvernement à convoquer les parties signataires de l’Accord de Carthage, ainsi que celles qui ne l’ont pas signé, à une réunion pour évaluer les derniers événements et la situation générale dans le pays.

Le Courant Populaire (Tayar Chaabi) a appelé, dans un communiqué rendu public lundi, les parties signataires de l’Accord de Carthage à s’en retirer parce qu’elles n’ont pas été consultées à propos du dernier remaniement ministériel.

Le parti Al-Massar a, quant à lui, demandé, dans un communiqué, que le président de la république appelle toutes les parties à une réunion d’urgence pour trouver les solutions permettant de sortir de l’impasse actuelle induite par le remaniement.

La position des deux partis comptant le plus grand nombre de députés à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), à savoir Ennahdha et Nidaa Tounes, a été beaucoup moins tranchée.

Outre les communiqués publiés dimanche et dans lesquels ils ont apporté leur soutien au remaniement opéré par Youssef Chahed, estimant qu’il est de son plein pouvoir constitutionnel de procéder à un remaniement ministériel partiel, des représentants des deux partis se sont réunis lundi au siège du parti Ennahdha, au quartier de Monplaisir, à Tunis.

Tout exprimant son souhait de voir le M. Chahed consulter, à l’avenir, les parties signataires de l’Accord de Carthage, avant de prendre des décisions importantes, Rached Ghannouchi, le président du parti islamiste Ennahdha, a affirmé, à l’issue de la réunion, que les deux partis ont insisté sur l’importance du dialogue avec l’UGTT, partenaire principal dans l’Accord de Carthage pour trouver une issue au malentendu provoqué par le dernier remaniement.

Pour sa part, Hamma Hammami, porte-parole du Front populaire, a dénoncé, dans un entretien avec Nessma TV, dimanche, le caractère humiliant du limogeage d’Abid Briki, l’ex-ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance.

Exprimant son appui à la position de l’UGTT, Hammami a considéré que le remaniement ne représente pas uniquement une provocation pour la centrale syndicale, mais aussi pour le peuple tunisien dans son ensemble et pour les régions marginalisées et les couches démunies en particulier.

Il est à noter qu’à l’issue de sa rencontre, lundi, au Palais de Carthage, avec le président de la république Béji Caïd Essebsi, Abid Briki a annoncé que le chef de l’Etat lui a fait part de son inquiétude quant à la situation actuelle dans le pays qui ne supporte plus de nouvelles secousses politiques. Il a, par ailleurs, fait part de son intention d’organiser une conférence de presse, dans les prochains jours, pour dévoiler le contenu de sa rencontre avec le président.

Abderrazek Krimi

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