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Pour dynamiser la bourse, il faut développer la culture boursière

Pour développer le marché financier en Tunisie, il convient d’abord d’inculquer aux Tunisiens la culture boursière, qui reste encore embryonnaire.

Par Emna Ben Abdallah

L’Université Montplaisir de Tunis, qui vient d’inaugurer une salle de marché, a organisé, à cette occasion, à son siège, le mercredi 8 mars 2017, une conférence sur «la culture boursière et son impact sur le développement du marché financier», avec la participation d’éminents experts du monde de la bourse et de la finance.

Les intervenants ont été quasi unanimes à déplorer l’absence de cette culture dans la société tunisienne et même parmi la communauté des affaires et au sein des services de l’Etat.

Jalloul Ayed, ancien ministre des Finances, a souligné la nécessité de prendre les mesures nécessaires pour inciter les sociétés à s’introduire en bourse et les investisseurs potentiels à s’y intéresser. «Le marché financier est le moteur de l’économie. Si on ne le développe dans toutes ses composantes, il y aura toujours des lacunes qui l’empêcheront de se développer», a-t-il déclaré.

Bilel Sahnoun, directeur général de la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT), a rappelé, de son côté, que seulement 0,06% des Tunisiens ont accès aux produits boursiers. C’est un taux lamentablement faible comparé à ceux en vigueur dans d’autres pays, à l’instar des Etats Unis, un pays de très vieille culture boursière, où 85% des volumes boursiers sont gérés par des fonds de pension.

Le niveau de l’épargne (c’est-à-dire la part du revenu non consommée) est estimé, actuellement, en Tunisie, à 10% du PIB, alors qu’il s’élevait à 22% en 2010. Cette baisse de 12 points en 6 ans, est la conséquence de la stagnation du revenu national disponible, de la hausse de la consommation, de la baisse de l’activité économique et de la détérioration de l’environnement des affaires. Le développement du marché parallèle et l’engouement des Tunisiens pour l’investissement dans le secteur immobilier n’ont pas arrangé la situation du marché financier.

Par ailleurs, certains secteurs clés de l’économie tunisienne n’investissent pas dans la bourse, comme ceux du transport et du tourisme.

Malgré sa léthargie actuelle due à une conjoncture économique morose, la contribution de la Bourse de Tunis au financement de l’économie du pays, qui est, actuellement, de 9%, pourrait tripler d’ici 2020, en attirant des PME et des grandes entreprises publiques, a assuré M. Sahnoun.

Pour cela, il convient d’établir une relation de confiance entre la bourse et les entreprises. Et pour arriver à un tel résultat, il est primordial de garantir 4 conditions : la transparence, la bonne gouvernance, la crédibilité et l’efficacité, a expliqué, pour sa part, le président d’Amen Bank, Ahmed El Karam.

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