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Divergences entre les magistrats sur le droit de grève

La crise du Conseil supérieur de la magistrature continue de diviser le corps des magistrats. 

Les magistrats de la cour des comptes font prévaloir leur droit de faire ou non la grève, indépendamment des choix des autres corps judiciaires.

L’Union des magistrats de la cour des comptes (UMCC) a exprimé son mécontentement vis-à-vis des pratiques dont ont fait objet les juges de la cour des comptes qui se sont abstenus de participer à la grève décrétée récemment par l’Association des magistrats tunisiens (ATM).

Dans un communiqué rendu public vendredi 10 mars 2017, le bureau exécutif de l’UMCC a déploré «le harcèlement subi par les magistrats de la cour et la pression exercée sur eux afin de les empêcher de rejoindre leurs postes de travail, en plus du dénigrement dont ils ont fait l’objet dans divers sites web».

Estimant que la participation à la grève relève de la libre décision de chaque magistrat, l’UMCC a, dans le même communiqué, rappelé la nécessité de respecter le choix personnel de chaque magistrat et appelé les magistrats à «ne pas exploiter la revendication de l’amélioration des conditions matérielles des juges comme un moyen de pression pour tenter d’imposer une certaine approche de la résolution de la crise du Conseil supérieur de la magistrature (CSM)».

Le bureau exécutif de l’UMCC a souligné, par ailleurs, que, selon les dispositions de l’article 36 de la constitution, la grève est un droit syndical qui ne peut se faire prévaloir qu’à travers des structures syndicales, appelant, en outre, à «unir les rangs des magistrats dans cette phase transitoire et les mettre à l’abri des tiraillements politiques, afin de garantir le bon fonctionnement de la justice et l’indépendance des magistrats».

Il est à rappeler que les magistrats de la cour des comptes ont créé, depuis le 25 mai 2015, leur propre syndicat professionnel qu’ils ont appelé Union des magistrats de la cour des comptes (UMCC), se séparant ainsi des autres structures tels que l’Association des magistrats tunisiens (AMT) et le Syndicat des magistrats tunisiens (SMT).

Abderrazek Krimi

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