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Assises du tourisme : Consultations et promesses et après…

Les responsables et les professionnels du tourisme n’en finissent pas d’échafauder des plans pour la relance d’un secteur en crise et, pis encore, en mal d’idées et d’inspiration.

Par Hamma Hanachi

Selma Elloumi-Rekik, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, a tenu une conférence de presse, mercredi 22 mars 2017, au siège de son département, pour annoncer les points qui seront débattus lors des Assises du Tourisme, qui se dérouleront jusqu’au 22 mai prochain.

Une forêt de caméras et de micros, et un grand nombre de responsables et d’opérateurs du tourisme, dont les présidents des fédérations de l’hôtellerie (FTH) et des agences de voyages (FTAV) venus découvrir les dates, la teneur et les buts de ces assises, annoncées tambours battants.

Construire une vision commune

«Ces assises sont d’une importance capitale pour le secteur. C’est pour cela que tous les acteurs intéressés de près ou de loin, y compris les citoyens, y participent», a déclaré la ministre, ajoutant que ces assises devraient inciter tous les intervenants à participer aux recommandations et aux décisions d’une commission composée des différents représentants des organisations professionnelles, y compris l’UGTT, ainsi que la société civile, souligne la ministre. Et, à la lumière des recommandations un rapport final sera soumis au conseil des ministres, et une fois adopté, le plan sera mis en œuvre, du moins en ce qui concerne le court terme.

Selon la ministre, les Assises du Tourisme visent à construire une vision commune et à mobiliser et fédérer toutes les énergies autour d’une action commune, le but étant l’adoption d’un plan d’actions pour la relance du secteur.

Pour concrétiser ces objectifs, une consultation régionale et internationale aura lieu selon le programme suivant : Tabarka (11 avril), Tunis (18 avril), Sousse (29 avril), Djerba (25 avril), Tozeur (27 avril) et Paris (3 mai).
Cet ambitieux programme permettrait, selon des estimations «hypothétiques» ou tout au moins trop ambitieuses, à drainer quelques 10 millions de touristes et de doubler les recettes d’ici l’année 2020.

Silence, on tourne… en rond

A notre sens les délais de ces Assises du Tourisme, au-delà de leur rendement, sont trop courts pour être concrétisées dans les meilleures conditions : 3 mois, qui plus est, dans des conditions socialement «agitées».

En comparaison le Maroc et la Turquie ont tenu leurs assises en 8 mois et la France en 7 mois.

Les hôteliers et les agents de voyages espèrent une relance rapide de leur activité.

Comment conçoit-t-on, à titre d’exemple, une assemblée qui réunirait beaucoup d’intervenants (parfois inconciliables) de Béja, Jendouba, Le Kef, Siliana et Kasserine en un seul jour? L’exemple s’applique aussi aux autres dates choisies.

«Nous visons à améliorer l’accessibilité de notre marché à travers des opérations efficace de communication et de promotion et aussi à travers la diversification de l’offre», a ajouté Mme Elloumi-Rekik.

Parmi les offres, le département compte coopérer sérieusement avec le ministère des Affaires culturelles pour développer le tourisme culturel (collaboration dont on parle depuis des décennies, sans résultat concret). Une convention de partenariat avec ce ministère va être signée bientôt, a annoncé la ministre, qui, à force d’annoncer les mêmes choses, semble tourner en rond, elle, son département et toute la profession.

Répondant aux questions des présents, Mme Elloumi-Rekik a annoncé qu’une réunion sera organisée, début avril à Sousse, avec les professionnels de l’artisanat pour discuter les conclusions pour améliorer le secteur. A cet effet, notons que l’Etat a consacré une enveloppe de 50 millions de dinars pour une durée de 5 ans, dans le but de créer près de 30.000 emplois, conclut la ministre.

Quid du délicat sujet de l’accord de l’Open Sky avec l’Union européenne (UE), que les professionnels attendent depuis longtemps ? D’un revers de main, Mme Elloumi-Rekik clôt la conférence : «La réponse est du ressort du ministère du Transport, avant de passer par le Parlement Européen et par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP)». Est-ce une façon de dire que son application est renvoyée aux calendes grecques?

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