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Front national du salut : Est-ce la fin d’une alliance de circonstance ?

Les différends ont commencé à apparaître au sein du Front national du salut (FNS), un attelage hétéroclite de partis sans ligne directrice claire et commune.

Par Abderrazek Krimi

La polémique autour de l’initiative législative présentée par le gouvernement pour l’abrogation de la loi organique n° 2016-34 du 28 avril 2016 relative au Conseil supérieur de la magistrature (CSM), votée mardi 28 mars 2017, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), s’est déplacée au sein du Front national du salut (FNS) nouvellement créé.

Les prémices d’un éclatement du Front, qui n’a pas encore vu le jour officiellement, ont commencé à apparaître, le lendemain du vote, lors de la réunion de ses composantes. Une discussion virulente, qui a conduit les représentants de Machrou Tounes à se retirer de la réunion, a éclaté à propos du vote des députés de ce parti en faveur du projet d’amendement.

Les représentants de l’Union patriotique libre (UPL) de l’homme d’affaires Slim Riahi ont reproché Mohsen Marzouk, secrétaire général de Machrou Tounes, de ne pas s’être aligné sur la position de l’UPL, en demandant aux députés du bloc Al-Horra, membres de son parti, de retirer de la séance de vote.

Pour sa part, Ridha Belhaj (dissident de Nidaa Tounes) a considéré que la position des députés d’Al-Horra est honteuse et la discussion tendue qui a suivi s’est terminée par le retrait de M. Marzouk de la réunion. Ambiance…

Ce différend, dont on peut craindre des retombées négatives pour le lancement officiel du FNS, prévu pour le 2 avril 2017, témoigne de la fragilité de cette alliance qui n’est pas fondée sur un programme clair et un compromis réfléchi entre ses différentes composantes. Ce qui fait dire à certains observateurs qu’elle fera long feu puisque, d’une part, elle rassemble des composantes qui ne partagent pas un minimum de valeurs politiques communes, et d’autre part, elle représente un collectif de partis en crise et qui cherchent, chacun, à trouver une alternative à sa mise à l’écart du gouvernement ou a son isolement sur la scène politique. La recherche du nombre, on le sait, n’a jamais été une bonne stratégie.

D’ailleurs, un pareil différend était prévisible, surtout que les composantes dudit Front ont indiqué, à plusieurs reprises, que leur alliance n’implique pas nécessairement qu’elles partagent la même vision politique ou qu’elles soient obligées d’adopter les mêmes positions sur les différentes questions nationales.

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