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Les Tunisiennes réclament le respect de leurs droits constitutionnels

Sana Ben Achour/Monia Ben Jemia.

L’Office de la Fatwa a répliqué, mercredi 29 mars 2017, à la revendication d’un groupe d’associations d’accorder le droit à la musulmane d’épouser un non-musulman. 

Par Abderrazek Krimi

Sur sa page Facebook officielle, l’Office de la Fatwa a réitéré le principe en vigueur en Tunisie qui impose au non-musulman qui désire épouser une musulmane de déclarer sa reconversion à l’islam, affirmant qu’un certificat est délivré aux concernés pour être présenté aux services de l’état civil et aux notaires, comme condition de validation du mariage.

Il est à rappeler qu’un groupe de 60 associations tunisiennes ont appelé, en début de semaine, à l’annulation de la circulaire de 1973 interdisant le mariage des tunisiennes musulmanes avec des non-musulmans. Les associations ont considéré que cette circulaire est en contradiction avec l’article 6 de la constitution tunisienne de 2014, qui prône la liberté de la conscience et l’égalité des citoyens.

Sana Ben Achour, présidente de l’association Beity, a considéré, dans une déclaration aux médias, qu’il est «aujourd’hui inadmissible qu’une simple circulaire, de valeur juridique quasiment nulle, commande la vie de milliers de Tunisiennes», d’autant plus que ce texte est devenu obsolète et en contradiction avec les principes établis par la nouvelle constitution.

Othman Battikh

Othman Battikh, Mufti de la République: la charia contre la constitution. 

Par ailleurs, il est à noter que, dans ce volet des droits de la femme, certaines lois en vigueur, promulguées depuis des décennies, s’avèrent incompatibles avec la constitution de 2014, notamment les articles relatifs à l’héritage dans le Code du statut personnel (CSM), qui sont en contradiction avec les principes d’égalité de droits et de parité entre l’homme et la femme annoncés dans les articles 21 et 46 de cette constitution.

Monia Ben Jemia, présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), a déclaré, de son côté, que la discrimination à l’encontre de la femme dans le domaine de l’héritage prouve que la femme tunisienne «ne jouit pas d’une égalité totale en droit et en fait».

La Tunisie est aujourd’hui devant un défi civilisationnel important, qui consiste à harmoniser le CSP, qui était révolutionnaire à l’époque de sa promulgation, en 1956, avec les nouvelles exigences de la nouvelle constitution et celles de l’adhésion de la Tunisie à la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedaw).

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