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L’Allemagne autorise l’extradition d’un jihadiste tunisien

Un tribunal allemand a décidé qu’un Tunisien soupçonné d’implication dans l’attaque contre le musée du Bardo peut être extradé vers la Tunisie.

à condition qu’il ne soit pas condamné à mort ou qu’il subisse de mauvais traitements.

Le présumé jihadiste – identifié par les médias allemands seulement sous le nom de Haykel S., âgé de 36 ans – a été cité par les enquêteurs tunisiens comme ayant pris part aux attaques terroristes du Bardo, le 18 mars 2015, et de Ben Guerdane, le 7 mars 2016, qui ont fait chacun une vingtaine de victimes.

Après moult tergiversations, mercredi 5 avril 2017, un tribunal de Francfort a rejeté la énième demande d’asile du suspect, tout en assortissant cette fin de non-recevoir par certaines conditions.

En effet, les juges francfortois ont ordonné que la Tunisie devra «offrir au gouvernement allemand les garanties» que le présumé coupable ne sera condamné à mort, qu’il ne fera pas l’objet de mauvais traitements pendant sa détention et qu’il sera permis à un avocat et un membre du consulat allemand en Tunisie d’avoir accès à lui.

Haykel S. est entré en Allemagne en août 2015, au milieu d’un afflux massif de réfugiés. En juin 2016, les autorités tunisiennes ont émis un mandat d’arrêt à son encontre mais, selon Berlin, Tunis n’aurait pas fourni à temps les documents nécessaires à son identification précise et, donc, à son extradition légale.

Par conséquent, face à cette situation, la justice allemande se serait trouvée dans l’obligation de libérer le suspect en novembre 2016 – tout en le gardant sous une surveillance serrée des services de sécurité allemands.

Une nouvelle fois, le 1e février 2017, Haykel S. a été arrêté par la police allemande dans le cadre d’un vaste coup de filet antiterroriste dans la région de Francfort qui a ciblé des demeures, des bureaux et des mosquées. Le ressortissant tunisien a été détenu pour recrutement pour le compte de l’organisation terroriste de l’Etat islamique (EI, Daêch) avec l’objectif de mener des attentats en Allemagne.

Le 9 mars 2017, l’ordre a été donné par les autorités allemandes d’expulser le suspect vers la Tunisie. Le 22 mars 2017, alors qu’il était sur le point de prendre place dans un vol pour la Tunisie, Haykel S. a déposé une nouvelle demande d’asile de dernière minute, plaidant la menace de torture, le risque de la peine de mort en Tunisie et son innocence – tout à la fois…

Deux jours plus tard, les services allemands de l’immigration ont rejeté cette nouvelle demande d’asile de Haykel S. comme étant sans fondement. Evidemment, le jihadiste présumé a fait appel de cette décision…

Hier, donc, le tribunal de Francfort a mis fin au feuilleton de cette extradition de Haykel S. en donnant son feu vert définitif à l’extradition du terroriste présumé.

Marwan Chahla

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