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La saison touristique 2017, examen de passage pour la Tunisie

L’année 2017 doit être celle de la reprise du tourisme tunisien et toutes les parties concernées sont appelées à tout mettre en œuvre pour garantir cette réussite.

Par Chedly Mamoghli *

La saison touristique de cette année 2017 revêt une importance particulière. Elle doit être celle du décollage du tourisme tunisien qui bat de l’aile depuis 2011. Ce décollage était prévu pour l’été 2015, malheureusement l’attentat du musée du Bardo et celui de l’Impérial Marhaba à Sousse ont hypothéqué cette reprise tant attendue et les répercussions furent très lourdes sur le plan économique mais aussi sur l’image de la Tunisie. En 2016, les tours opérateurs et partenaires traditionnels en Europe de l’Ouest ont continué à bouder la destination tunisienne.

Cette année, les restrictions ont bien diminué et les tours opérateurs sont de retour. C’est un double défi qui s’annonce et ce sera une aubaine pour la Tunisie de faire réussir la saison qui va bientôt commencer mais également une chance pour redorer l’image de la destination. La balle est dans notre camp et c’est à nous de jouer.

Police touristique

La vigilance sécuritaire doit se renforcer et la sécurité doit être à son maximum.

Les efforts énormes des forces de l’ordre

Il ne faut surtout pas oublier que si les croisiéristes sont de retour depuis quelques mois, que si certains pays ont levé les restrictions de voyage en Tunisie, que si les tours opérateurs sont de retour, c’est grâce aux efforts énormes consentis par les forces de l’ordre, malgré les moyens humains et matériels mis à leur disposition et qui restent relativement modestes.

Il faut également saluer le travail exceptionnel entrepris par le ministre de l’Intérieur Hédi Majdoub, un homme dont la compétence et le dévouement n’ont d’égal que sa discrétion. Loin de la politique spectacle de bon nombre de ses collègues, il dirige efficacement ce département très sensible et véritable colonne vertébrale de l’État. Il faut l’appuyer, l’encourager et couper court à toutes les rumeurs malveillantes dont les auteurs veulent mûrir l’idée de son départ. Il a réussi même après le départ de l’ancien directeur de la sûreté nationale Abderrahmen Belhadj Ali. Il fait du bon travail et il faut qu’il reste. On ne s’amuse pas à changer de ministre de l’Intérieur à la veille d’une saison touristique vitale et décisive.

Dans ce sens, cette vigilance sécuritaire doit se renforcer et la sécurité doit être à son maximum dans les ports, les aéroports, les accès aux agglomérations, à l’intérieur des villes et aux frontières. Nous n’avons pas droit à la moindre faille. Les négligences, la nonchalance, le je-m’en-foutisme et le laisser-aller doivent être bannis.

Outre la sécurité, la salubrité publique est primordiale. Les villes demeurent encore sales, alors que quelques semaines nous séparent du début de la saison : il faut faire vite et réagir sans plus tarder.

Nous devons bien préparer la saison

Le chef du gouvernement devrait réunir un conseil ministériel restreint (CMR) hebdomadaire regroupant les ministre de l’Intérieur, du Tourisme, de l’Environnement et des Affaires locales, des Affaires culturelles, les festivals et les événements culturels devant occuper une place de choix au coeur de la saison touristique, de la Santé, les hôpitaux et les équipements médicaux devant aussi être prêts et pour que la réactivité soit immédiate si jamais un incident a lieu, nous devons être prêts.

Le ministre des Transports ainsi que les secrétaires d’État concernés doivent également prendre part à ces CMR.

Le chef du gouvernement Youssef Chahed et les ministres cités devraient, également, se déplacer chaque semaine dans un gouvernorat touristique afin d’inspecter les préparatifs et même continuer de s’y rendre pendant la saison.

Les commerçants, les taxistes et tous les intervenants dans toute la chaîne qui compose le secteur touristique doivent recevoir pour instruction d’avoir un comportement exemplaire avec les touristes et d’éviter les tentatives de harcèlement et les incivilités qui se sont banalisées hélas ici mais qui sont inacceptables et qui nuisent à l’image du pays.

L’examen de cette saison sera scruté par tous les partenaires, qu’ils soient États, opérateurs économiques, médias ou autres, et la responsabilité dans sa réussite n’est pas du seul ressort des autorités; elle est aussi celle de l’opinion publique qui doit faire preuve d’intelligence.

Tourisme de croisière

La reprise des croisières est un bon signe pour le tourisme tunisien. 

Faire taire la racaille intégriste

Les deux dernières années, les Béchir Ben Hassen, Ridha Jaouadi et toute la racaille intégriste se terraient, évitaient de faire parler d’eux et se gardaient de créer des polémiques car les terroristes s’étaient chargés d’anéantir le tourisme et par ricochet l’économie avec les attentats qu’ils ont commis. Et bien cette année, vu que les autorités ont empêché et fait avorter tous les attentas visant à détruire la saison touristique, ils refont surface, reviennent à la charge et créent des polémiques afin de remonter les uns contre les autres et de créer un climat délétère qui sera médiatisé et fera à nouveau fuir les touristes.

Ne tombons pas dans les pièges qu’ils nous tendent, ignorons-les, laissons-les aboyer et occupons-nous à oeuvrer à la réussite de la saison touristique. Quand on a un objectif, on se focalise dessus; on ne voit que lui et on fait tout pour l’atteindre. Tout le reste, on l’ignore. Les tentatives malveillantes qui veulent nous causer des soucis et perturber les autorités afin de bousiller la saison touristique doivent être avortées.

La Tunisie a un rendez-vous cet été, celui de réussir son examen, tout doit être entrepris dans ce sens. Si nous réussissons cet examen, il y aura certainement des retombées économiques mais pas seulement l’image du pays changera et évoluera positivement. N’oublions que l’été en Tunisie se prolonge jusqu’à la fin de septembre et même d’octobre, qui sont parfois très chauds. Aussi le ministère du Tourisme, l’ONTT et tous les professionnels du secteur gagneront-ils à prolonger la saison pendant ces deux mois.

Nos représentations diplomatiques et celles de l’office du tourisme doivent prêter main forte durant ce printemps. Notre ambassadeur en France, Abdelaziz Rassâa, s’est déplacé lundi 10 avril 2017 à Toulouse pour inaugurer et assister à l’ouverture des journées économiques et culturelles tunisiennes organisées au coeur de la ville rose. Ces événements doivent promouvoir notre culture mais aussi notre destination d’une manière originale et doivent se multiplier partout dans nos marchés traditionnels qu’il faut redynamiser tels que l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche, le Royaume-Uni, la Pologne mais aussi la Russie, pays qui a sauvé la précédente saison touristique. Sans oublier d’autres destinations comme le Canada, la Corée du Sud, la Chine et autres marchés auxquels nous devons davantage nous intéresser.

Nos ambassades et nos consulats doivent agir durant ce printemps en organisant des événements qui peuvent drainer encore plus de touristes, prolonger la saison touristique et confirmer ainsi la reprise du secteur, l’un des principaux moteurs de notre économie.

* Juriste.

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