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La thèse sur «la platitude de la terre» dénoncée par la commission d’enquête

La «thèse» universitaire remettant en cause des théories physiques et astronomiques présente des erreurs procédurales et scientifiques graves.

C’est la principale conclusion de la commission chargée d’enquêter à propos de cette «thèse», annoncée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dans un communiqué publié lundi 10 avril 2017.

La commission, composée de représentants de la direction générale de la recherche scientifique et de l’université de Sfax a noté, dans son rapport soumis au ministre de l’Enseignement supérieur, Slim Khalbous, des indices d’infractions procédurales graves ayant conduit à la remise de ce travail de recherche devant la commission des thèses de l’Ecole nationale des ingénieurs de Sfax (Enis).

Sur la base de rapports d’évaluation présentés par deux chercheurs confirmés dans le domaine de l’astronomie, qui ont émis un avis défavorable sur cette thèse, la commission a décidé le rejet catégorique et définitif de ce travail de recherche et de tous les articles publiés auxquels il a donné lieu, car il présente des «erreurs graves au niveau de la méthodologie et de l’éthique scientifique».

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a, cependant, tenu à réitérer, dans le même communiqué, son «respect des libertés académiques et de l’indépendance des structures scientifiques».

Il reste à savoir si le ministère va prendre des mesures disciplinaires à l’encontre des responsables de ce massacre des valeurs scientifiques et de l’éthique académique, qui a eu pour théâtre l’une des universités les plus renommées du pays, à savoir l’étudiante auteure de ladite «thèse» et le professeur qui a approuvé et encadré son travail.

A l’annonce de ce scandale, certains chercheurs et académiciens ont estimé que la dégradation que connait le secteur de l’enseignement et de la recherche scientifique depuis plusieurs années ne peut que conduire à ce genre de dérives qui affecte encore davantage l’image et la réputation de l’université et de la recherche en Tunisie. Elle «compromettra les chances des chercheurs tunisiens d’obtenir des bourses à l’étranger ou de postuler à des postes dans les universités internationales», a indiqué l’universitaire et chercheur Chokri Mamoghli.

Abderrazek Krimi

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