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Tunisie : La tension sociale gagne de nouvelles régions

Le gouvernement Chahed semble impuissant face aux mouvements de protestations sociales qui sont en train de se propager dans l’ensemble des régions tunisiennes comme un feu de paille.

Par Abderrazek Krimi

L’Union régionale du travail de Sidi Bouzid serait sur le point de déclarer la grève générale dans la région pour réclamer, elle aussi, emploi et développement.

Cette décision, qui est en train d’être mise en œuvre, intervient suite à la rupture de toute voie de communication avec les autorités régionales, notamment avec le gouverneur de Sidi Bouzid, et pour cause, le non-respect des promesses et des engagements qu’il a faits à l’Union régionale du travail. Une commission administrative régionale sera convoquée dans les prochains jours pour décider de la date de cette grève générale.

De Sidi Bouzid à Sfax

Il est à noter, en outre, que des mouvements sociaux ont eu lieu ces derniers jours dans les délégations de Jelma, où un groupe de jeunes chômeurs observent un sit-in, et dans la délégation de Meknassi qui était le théâtre de manifestations. Comme à son habitude, l’Union régionale du travail de Sidi Bouzid a publié un communiqué où elle apporte son soutien à ces mouvements.

A Sfax, la tension a gagné la délégation de Skhira et la localité de Gargour de la délégation d’Agareb. Les habitants réclament eux aussi emploi et développement. Ce vent de colère a été renforcé par la situation environnementale des deux régions victimes des émissions polluantes provenant de l’usine de gaz à Gargour et des industries pétrolières à Skhira.

Par ailleurs, et parallèlement à la visite programmée par le chef du gouvernement Youssef Chahed au gouvernorat de Sfax, aujourd’hui, jeudi 2 avril 2017, la localité de Gargour, délégation d’Agareb, observera une grève générale pour protester contre cette situation déplorable et pour réclamer plus d’attention de la part du gouvernement, qui ne sait plus, décidément, où donner de la tête.

 
Le double jeu des partis du gouvernement

Après Tataouine, le Kef, Oueslatia et Gafsa, il semble ainsi que les mouvements de protestations sociales sont en train de se propager dans l’ensemble des régions du pays comme un feu de paille. Devant une incapacité flagrante de la part du gouvernement à calmer la tension et à apporter des solutions concrètes et, surtout, rapides aux maux dont souffrent les régions intérieures, et devant la complicité, plus que suspecte, de la centrale syndicale et de certains partis politiques, à commencer par Ennahdha et Nidaa Tounes, qui excellent dans le double jeu.

L’avenir du gouvernement Chahed semble réellement compromis… par les manœuvres de certains membres de l’Accord de Carthage, qui l’a mis en place.

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