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Chahed, dos au mur, tentera un remaniement ministériel

La rumeur circulant depuis plusieurs jours à propos d’un remaniement ministériel n’est pas dénuée de fondement et devra se confirmer très bientôt.

Par Abderrazek Krimi

Selon des sources, le chef du gouvernement Youssef Chahed met les dernières touches à un remaniement ministériel partiel qui devra toucher les ministères de l’Education (Néji Jalloul), des Finances (Lamia Zribi), de l’Industrie et du Commerce (Zied Ladhari), ainsi que les postes de porte-parole du gouvernement (Iyed Dahmani) et de gouverneur de la Banque centrale (Chedly Ayari).

Des discussions à ce sujet ont même été eu lieu, lors de la rencontre, samedi 22 avril 2017, entre le chef du gouvernement et le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi.

M. Chahed s’est aussi entretenu avec des responsable du parti islamiste Ennahdha pour essayer de trouver une alternative à Zied Ladhari, dont le rendement n’a pas convaincu le chef du gouvernement, notamment la forte hausse des prix et son incapacité à maîtriser le commerce parallèle.

Le refus affiché par le parti islamiste semble cependant orienter M. Chahed vers la séparation des portefeuilles de l’Industrie et du Commerce, comme le demande, par ailleurs, l’Union tunisienne pour l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica).

En ce qui concerne la ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale, ils se sont montrés jusque-là à court d’idées et d’imagination et n’ont pas trouvé de solutions pour ralentir le creusement des déficits publics et adopter une politique monétaire susceptible de maîtriser le cours du dinar tunisien, qui a connu récemment l’une des plus fortes chutes de son histoire.

Les récentes déclarations de Mme Zribi, prévoyant une poursuite de la chute du dinar, présentée comme une fatalité, a provoqué une vague de critiques dans les milieux financiers, qui l’ont trouvées inconvenantes, vu l’impact qu’elles ont eu dans l’opinion et sur les marchés.

Quant au gouverneur de la Banque centrale, il devient évident qu’au cours des cinq années qu’il a passées à la tête de l’Institut d’émission, il s’est souvent illustré par ses déclarations saugrenues et son manque de réactivité, se contentant de commenter la descente aux enfers des finances politiques comme un simple chroniqueur de télévision.

Concernant le ministre de l’Education Neji Jalloul, et contrairement aux autres ministres, son remplacement n’est pas lié à l’inefficacité des réformes qu’il a entreprises depuis sa nomination, en février 2015, mais plutôt au différend qui l’a opposé, ces derniers mois, aux syndicats de l’enseignement secondaire et primaire, qui rejettent ces réformes et veulent maintenir le statut-quo, c’est-à-dire l’absentéisme des enseignants, la baisse du niveau des élèves et la corruption de l’administration.

Un «marché» a semble-t-il été conclu entre MM. Chahed et Taboubi pour le remplacement de Jalloul contre l’apaisement de la tension sociale sévissant dans les régions intérieures, notamment à Tataouine, à la veille de la visite programmée du chef du gouvernement jeudi prochain.

Il reste à savoir si le remaniement attendu, le deuxième en moins de trois mois, aura lieu avant le mois de ramadan, fin mai, ou au début de l’été, courant juin.

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