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Justice et politique : Qui veut la peau de Lazhar Akremi ?

Lazhar Akremi comparaîtra, le 9 juin 2017, devant le juge pour répondre de ses déclarations sur l’existence d’une police parallèle au ministère de l’Intérieur.

L’avocat Abdessamad Messaoud a annoncé que plusieurs avocats se sont portés volontaires pour défendre l’ancien ministre et ex-dirigeant du parti Nidaa Tounes, dont il est un co-fondateur, dans cette affaire qui sent l’odeur d’une instrumentalisation politique de la justice, surtout que les déclarations incriminées à propos desquelles leur collègue doit répondre devant le tribunal de 1ère instance de Tunis datent de 2013, sachant que la conjoncture politique a radicalement changé en 4 ans, ce qui autorise à avoir des doutes sur les raisons réelles ayant amené à remettre cette affaire sur le tapis.

Ancien ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur chargé des Réformes, du 1er juillet au 24 décembre 2011, au sein du gouvernement de Béji Caïd Essebsi, puis, à partir du 6 février 2015, ministre auprès du chef du gouvernement Habib Essid chargé des Relations avec l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), poste dont il a démissionné le 6 octobre de la même année, Lazhar Akremi a fait parler de lui, ces derniers mois, à travers deux incidents qui l’ont opposé a des personnalités influentes de l’actuel régime.

Le premier l’a opposé à Sofiane Toubel, porte-parole de Nidaa Tounes et président de bloc parlementaire du parti au pouvoir, qu’il a accusé d’avoir perçu des pots de vin contre des services rendus à des hommes d’affaires corrompus, provoquant une virulente réaction de la part de ce dernier.

Le deuxième incident l’a opposé à l’homme d’affaires Chafik Jarraya qu’il a accusé de diriger un important réseau de contrebande et d’entretenir des relations louches avec le dirigeant islamiste libyen Abdelhakim Belhaj, provoquant aussi une réaction très agressive de ce dernier, qui est proche des cercles du pouvoir et notamment de Hafedh Caïd Essebsi, le fils du président de la république Béji Caïd Essebsi et directeur exécutif autoproclamé de Nidaa Tounes.

Rappelons que la «police parallèle» dont parlait Lazhar Akremi en 2013 est un groupe de cadres et d’agents sécuritaires qui ont fait allégeance au parti islamiste Ennahdha, alors au pouvoir, pour lequel ils travaillaient exclusivement et en secret.

Abderrazek Krimi 

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