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Les Tunisiens divisés sur le principe de la réconciliation

Le mouvement hostile au projet de loi sur la réconciliation économique et financière continue de mettre la pression sur la coalition gouvernementale.

Quelques centaines de personnes (1.200 selon le ministère de l’Intérieur) se sont rassemblées, samedi après-midi, 13 avril 2017, à l’avenue Habib Bourguiba, à Tunis, pour protester contre le projet de loi sur la réconciliation économique et financière proposé par le président de la république Béji Caïd Essebsi et actuellement en cours d’examen à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).

Répondant à l’appel lancé par plusieurs composantes de la société civile, dans le cadre de la compagne «Manich Msemeh» (Je ne pardonne pas), de simples citoyens et des représentants de partis ont manifesté pour exprimer leur opposition à ce projet de loi au milieu d’une forte présence sécuritaire.

Parmi les partis ayant officiellement pris part à la manifestation, on citera le Parti républicain (Al-Joumhouri), Ettakatol (Forum démocratique), le Front populaire et Harak Tounes, fondé récemment par l’ancien président provisoire Moncef Marzouki et le Courant démocratique (Attayar).

Manif anti-réconciliation.

On a aussi constaté la présence de quelques figures des anciennes Ligues de protection de la révolution (LPR), des milices islamistes violentes dissoutes par décision judiciaire en 2014, et même des militants de base du parti islamiste Ennahdha, pourtant membre de la coalition gouvernementale, mais qui, comme à son habitude, pratique la duplicité et la confusion.

Les manifestants ont appelé au respect du processus de justice transitionnelle, mené par l’Instance Vérité et Dignité (IVD), pour que toutes les figures de la corruption répondent de leurs actes devant la justice.

Tout en soulignant le caractère pacifique de la manifestation, on notera, cependant, les débordements imputés à une poignée de jeunes protestataires, qui ont souillé la statue d’Habib Bourguiba, l’ancien président et fondateur de la Tunisie moderne, par des jets d’œufs, que les agents de la municipalité ont pris le soin de nettoyer rapidement.

Abderrazek Krimi

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