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La mort de Nidaa Tounes ou la preuve par trois

Il était une fois un parti appelé Nidaa Tounes… 

Signe de la déliquescence avancée de Nidaa Tounes, censé être le parti au pouvoir en Tunisie, son bloc parlementaire initial a éclaté en… trois morceaux.

A l’issue des élections législatives de 2014, Nidaa Tounes, vainqueur du scrutin, avait le plus important bloc parlementaire composé de 89 députés. Les crises successives, dues à des querelles de leadership, déclenchées par Hafedh Caïd Essebsi, le fils du président de la république Béji Caïd Essebsi, cherchant à hériter de la «boutique de papa», se sont traduites par des séries de démissions, qui n’ont pas tardé à affecter le groupe parlementaire qui s’est divisé lui aussi, d’abord en deux, avec la constitution du groupe Al-Horra, avec les députés ayant rejoint le mouvement Machrou Tounes, constitué par Mohsen Marzouk et d’autres dissidents de Nidaa.

Le bloc s’est divisé ensuite en trois avec l’annonce de la constitution, hier, mercredi 17 mai 2017, du bloc dit Patriotique, composé de 7 députés démissionnaires de Nidaa : Mustapha Ben Ahmed (président), Leila Hamrouni (vice-présidente), Walid Jalled, Leila Ouled Ali, Bochra Belhaj Hmida, Nejia Ben Abdelhafidh et Mondher Belhaj Ali.

En juin 2015, Nidaa Tounes fêtait son 3e anniversaire: il était déjà agonisant.

Cette implosion de Nidaa Tounes, créé en juin 2012, pour rééquilibrer la scène politique, outrageusement dominée à l’époque par Ennahdha, fait aujourd’hui le bonheur du parti islamiste qui se retrouve, en 2017, dans la même configuration politique de 2012, dominant une scène politique où les partis laïcs et modernistes offrent le spectacle, ô combien réjouissant, de leur effritement et de leurs querelles fratricides.

I. B.

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