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Le combat contre la mafia politico-financière doit aller jusqu’au bout

Chahed doit terminer le boulot en envoyant à la casse les arrivistes mafieux et les islamistes bigots devenus affairistes et préoccupés plus à bonifier leurs nouveaux privilèges. 

Par Lotfi Maherzi

Selon le sondage de Sigma Conseil, 92% des tunisiens soutiennent les arrestations des barons de la contrebande et des hommes d’affaires corrompus. Enquête confortée par les milliers de manifestants réunis vendredi 26 mai 2017 à la Kasbah pour exprimer leur soutien au chef du gouvernement et par l’emballement solidaire des internautes tunisiens sur les réseaux sociaux.

Il faut de terminer le boulot

Tout cela montre qu’il existe, pour le peuple et la société civile, une grande attente de renouveau et de rupture avec un système politique sclérosé et corrompu. Cela montre également que les Tunisiens, déçus et désengagés depuis plus de six ans à cause des changements et les promesses non tenus, ne demandent qu’à se réveiller quand des initiatives coup de poing de moralisation de la vie publique sont initiées.

Cette mobilisation sera encore plus forte à condition de terminer le boulot notamment en envoyant à la casse, dans le parlement, les partis, les ministères, les entreprises et les organes publics, les arrivistes mafieux et les islamistes bigots devenus affairistes et préoccupés plus à bonifier leurs privilèges et passe-droit de parlementaires, de ministres, de fonctionnaires, d’entrepreneur ripoux et véreux que servir l’intérêt général.

La tâche est immense, complexe et dangereuse tant le réseau mafieux est omniprésent voire protégé dans les rouages de l’Etat. Elle n’est certainement pas sans risque. En Algérie, le président Mohamed Boudiaf a été probablement assassiné par la mafia politico-financière après avoir lancé avec stupéfaction une opération main propre dans les hauts sommets de l’Etat et de l’armée. C’est dire que la bête est prête à semer la terreur et la mort pour défendre ses privilèges et durer. Alors que faire?

Sur le plan de la forme, s’entourer au sein de son gouvernement de visages neufs, de curriculum vitae qui ne sentent pas le souffre ni l’entrisme, de nouveaux acteurs imaginatifs et de projets neufs à destination des jeunes qui suscitent l’espoir.

Un besoin de solidarité, de partage et de protection

Puis, il faut surtout répondre en toute urgence aux attentes des Tunisiens du sud les plus durement touchées par la crise économique et l’injustice sociale dont un grand nombre n’ont même pas accès à l’électricité et à l’eau potable. D’ailleurs, c’est pour cela que parmi ces Tunisiens exclus un grand nombre s’est laissé abuser et manipuler par des partis mafieux et autres lobbys complices avec des intérêts étrangers.

La puissance de frappe financière de ces acteurs mafieux et les discours populistes de partis complotistes et revanchards ont séduit tout particulièrement ces Tunisiens qui n’ont plus rien à perdre et qui cherchaient peut-être à exprimer la haine d’une société qui ne leur fait pas de place.

Ce fort besoin de solidarité, de partage et de protection devra être pris très au sérieux et intégré dans le projet politique du chef du gouvernement. Car la mafia politico-financière est un tigre en papier qui ne prospère que sur la faiblesse de l’état, la fracture sociale et les injustices multiples.

C’est bien de cela dont il s’agit plus que jamais aujourd’hui.

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