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Canada : Un chrétien tunisien demande la protection de l’église

Amine Maazaoui, un musulman converti au christianisme, vit caché dans une Eglise au Canada, pour éviter l’expulsion, prétendant risquer la mort s’il est reconduit en Tunisie.

Cela fait maintenant 2 ans qu’Amine (33 ans) se cache dans l’église de Shediac, pour tenter d’échapper à une expulsion, après que les autorités canadiennes aient refusé de régulariser sa situation.

Le Tunisien, qui s’est converti au christianisme à l’âge de 18 ans, vit depuis août 2011 avec sa famille au Canada. Mais, contrairement aux autres membres de la famille, qui ont obtenu des papiers de résidence en 2015, Amine a dû se cacher à l’église pour éviter que la police canadienne exécute l’ordre de déportation le concernant.

Son affaire a fait du bruit au Canada et une chaîne de solidarité s’est formée autour du jeune homme. Une marche de solidarité est même prévue pour le 8 juin 2017 par les habitants de la commune pour faire pression sur les autorités régionales.

La Clinique de réfugiés du Nouveau-Brunswick a d’ailleurs demandé au ministre canadien de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté d’intervenir pour lui donner le statut de réfugié.

Cérémonie de Noël à l’église orthodoxe russe de Tunis. 

Pourquoi réfugié ? Amine prétend que sa vie est en danger en Tunisie, parce qu’il a abandonné la religion musulmane pour se convertir au christianisme. Il dit aussi avoir été victime de harcèlement et d’agression par la grande famille et le voisinage. Il explique, également, que la police lui confisquera son passeport et l’arrêtera dès qu’il débarquera en Tunisie. «Retourner en Tunisie lui vaut une condamnation à mort», rapportent les médias canadiens après un entretien avec Amine Maazaoui. Ce qui est pour le moins exagéré sinon complètement faux. C’est même un grossier mensonge de la part du jeune homme qui, pour pouvoir rester au Canada, se permet de noircir l’image de son pays d’origine.

Bien sûr, certains convertis en Tunisie peuvent faire l’objet de rejet de la part de leurs proches ou même de la part d’une partie de la société, mais il ne faut pas généraliser. Car plusieurs convertis vivent en harmonie avec leur choix et observent les rites religieux dans les nombreuses églises existantes dans le pays. De plus, on n’a jamais entendu parler de convertis poursuivis, emprisonnés ou même inquiétés par les autorités, car aucune loi, en Tunisie, ne criminalise le changement de foi. Mieux encore, l’article 6 de la constitution garantit la liberté du culte et la justice tunisienne ne s’est jamais mêlée du choix religieux des citoyens. Ce jeune homme ne risque donc pas la peine de mort comme il le dit…

Messe dans la cathédrale de Tunis.

Il pourra, plutôt, pratiquer sa religion comme il l’entend, en toute liberté. Car il existe, en Tunisie, plusieurs églises, où les fidèles, même s’ils sont une minorité, prient et tiennent leurs fêtes religieuses, et cela sous la protection de la police. Des baptêmes publics de néo-chrétiens sont, d’ailleurs, souvent organisés.

Ce qui fait dire au Père Sergio Perez, curé de paroisse à la Cathédrale de Tunis, que «les chrétiens en Tunisie ne se sont pas sentis jusqu’ici menacés, par même par les jihadistes».

Bref, Amine a le droit de postuler à une résidence au Canada, mais pas de raconter n’importe quoi sur son pays…

Yüsra Nemlaghi

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