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1er anniversaire du décès de Néjiba Hamrouni : L’éternelle militante

Olfa Belhassine rend hommage à sa consoeur et amie. 

Il y a un an nous quittait Néjiba Hamrouni, grande militante de la liberté de la presse, qui sut inculquer sa foi à une génération de jeunes irréductibles.

Par Hamma Hanachi

Hier soir, jeudi 1er juin 2017, dans la salle Le Rio, à Tunis, plusieurs journalistes, une poignée de représentants de la société civile et quelques responsables politiques ont répondu à l’appel de l’Association Yakadha (Vigilance) pour commémorer le premier anniversaire du décès de Néjiba Hamrouni, ancienne présidente du Syndicat national des journalistes tunisien (SNJT).

Néjiba sourit sur un écran géant

Les organisateurs ont imaginé une mise en situation assez solennelle, habillant la scène d’un décor de deuil et de recueillement : un cercle de bougies, une gerbe de fleur, Néjiba sourit sur un écran géant et une citation qui la définit à merveille, symbolise son parcours, résume sa vie militante et incarne sa lutte : «Je respire la liberté… encore».

Un décor de recueillement.

En peu de phrases, Olfa Belhassine, vice-présidente de Yakadha rend un court hommage à l’absente en déroulant le programme de la soirée. Programme sans surprise, composé essentiellement de témoignages, d’extraits filmés sur la vie de la militante et un interlude musical du chanteur Yasser Jeradi.

Forgée d’expériences journalistiques, de rencontres enrichissantes, notamment avec son ami et aîné Mohamed Galbi, ancien billettiste du quotidien ‘‘Assabah’’, la foi chevillée au corps dans ce qu’elle défendait, elle fut l’éternelle militante qui ne fléchit pas. De ces chênes qu’on n’abat jamais,

Naturellement les témoins de premier et de second rang se sont succédé, se pliant chacun à sa façon à l’exercice d’usage : souvenirs, hommages et panégyriques. Extraits…

Kamel Labidi, président de Yakadha, retrace les stations du parcours de la militante et émet un constat assez amer sur la situation actuelle des médias dirigés par des lobbyistes véreux. La lutte semble encore longue.

Lui succédant, Néji Bghouri, président récemment reconduit à la tête du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et compagnon de route de Néjiba déclare : «J’essaie d’étouffer mes sentiments personnels pour évoquer les événements tels qu’ils se sont produits» et de rappeler quelques faits d’armes de la triste période tumultueuse des combats d’avant la révolution du 14 janvier 2011 et, surtout, d’après.

Kamel Labidi. 

Toutes griffes dehors

Jeune, encore empreint de l’esprit de «l’icône» (mot-laurier que tous les intervenants s’accordent à attribuer à Néjiba), Aymen Rezgui, son ex co-équipier au bureau du SNJT évoque son expérience avec elle. «Modeste, dit-il, dépourvue de tout égoïsme, jamais condescendante, elle tenait un discours clair et percutant, attirant l’attention de tous les journalistes ici et à l’étranger». Avec son air baroudeur, Aymen ne fait pas dans la dentelle : «Mon modèle mérite un hommage plus digne de son combat».

D’autres témoins se sont relayés, sa sœur Aïcha : «Sa vie professionnelle, doublée de son combat nous a privés de sa présence». Sa consoeur Iîtidel Mejbri du Centre de la femme arabe pour la formation et la recherche (Cawtar) : «Elle était sans concessions et défendait la parité en toutes circonstances et toutes griffes dehors».

Des témoignages continuent, un ancien collègue d’‘‘Assabah’’, Jamel Bourigua, un universitaire Taoufik Yacoub, qui prépare un ouvrage sur la vie de la «lionne»… la salle se vide, Yasser Jeradi éperonne vainement l’auditoire «cérémonieux» pour réagir à ses chansons. Les jeunes journalistes «enfants de Néjiba» que tous les intervenants ont évoqués ne sont pas de la partie pour «chauffer» l’ambiance.

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