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L’argent qatari en Tunisie : Où en est l’enquête ouverte en 2015 ?

Mongi Rahoui demande au ministre de la Défense Farhat Horchani de donner suite à l’enquête ouverte en 2015, plutôt que d’en ouvrir une autre.

Tout en affirmant que Mehdi Jomaa avait ordonné, il y a 2 ans, une enquête militaire sur le transfert d’argent qatari pour des groupes armés en Libye, via une agence de la Banque de l’Habitat (BH) à Tataouine, le député du Front populaire a confié à Kapitalis que  le ministre de la Défense, Farhat Horchani, qui a annoncé, vendredi 9 juin 2017, l’ouverture d’une nouvelle enquête sur le même sujet, est appelé à enquêter sur celle ouverte depuis 2015.

«Il n’y a pas de nécessité à ouvrir une enquête sur le transfert d’argent qatari en Libye via la Tunisie, mais plutôt d’enquêter sur le sort de l’enquête ouverte depuis 2015 sur cette affaire et qui est restée inexplicablement sans suite», a-t-il précisé, en appelant le ministre de la Défense à révéler toute la vérité sur cette affaire, d’autant que des militaires y sont impliqués.

Jour après jour, des éléments viennent confirmer l’implication de la «troïka», l’ancienne coalition gouvernementale conduite par le parti islamiste Ennahdha, dans le terrorisme et son financement via des associations écrans basées en Tunisie, chargées de recevoir de l’argent de l’étranger au profit des partis islamistes et des groupes jihadistes dans la région, a encore indiqué le député de gauche.

«Il suffit de creuser un peu pour révéler tous les dépassements. Mais de quelle enquête parle-t-on, alors que c’est de volonté qu’il s’agit?» s’est interrogé Mongi Rahoui, ajoutant : «On voit bien que la récente alliance Ennahdha-Nidaa a été conçue uniquement dans le but d’éviter de rendre des comptes dans les affaires de collusion entre les lobbys politiques et d’affaires et les réseaux de la corruption, de la contrebande et du terrorisme, qui sont derrière les assassinats politiques, les atteintes à la sécurité de la Tunisie et la destruction de son économie».

Tout en s’interrogeant sur les partis politiques qui se cachent derrière ces lobbys et ces réseaux, Mongi Rahoui a également appelé la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF), instituée par l’article 118 de la loi organique n°2015-26 du 7 août 2015, relative à la lutte contre le terrorisme et à la répression du blanchiment d’argent, à révéler les résultat du rapport, également ordonné fin 2014-début 2015, sur l’affaire de l’argent en provenance du Qatar et d’autres pays et qui visait à semer le chaos en Tunisie.

«Ce rapport a-t-il été établi? Si oui, a-t-il été étouffé comme tant d’autres et tant d’enquêtes pouvant révéler aux Tunisiens l’implication des partis au pouvoir dans la corruption, la contrebande et le terrorisme. Ces rapports et ces enquêtes ont-ils été menés sérieusement et y a-t-il vraiment une volonté de révéler la vérité sur les abus et de sauver le pays?», s’est-il interrogé en conclusion.

Yüsra Nemlaghi

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