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Un travesti tabassé dans un poste de police à Tunis

Admirez l’oeuvre d’un agent de l’ordre (sic!) tunisiens!

Badr (25 ans) accuse un policier de Tunis de l’avoir passé à tabac, lundi 31 juillet 2017, à cause de son orientation sexuelle.

Badr, un habitant de Sidi Bou Saïd, se dit victime d’une agression homophobe, qu’il impute aux agents d’un poste de police du centre-ville de Tunis, où il était venu porter plainte pour braquage. Il raconte à Kapitalis sa mésaventure.

Badr se trouvait, hier soir, près du ministère du Tourisme, quand 2 inconnus l’on frappée et lui ont volée son téléphone. Des policiers, qui se trouvaient près des lieux, ont pu arrêter l’un des 2 braqueurs. Puis, la victime et son agresseur se sont retrouvés au poste de police.

Badr a été appelé à déposer plainte contre son agresseur et, alors qu’il donnait sa version des faits, un policier a surgi dans le bureau et l’a insulté à cause de son orientation sexuelle, bien que, ce soir-là, il portait des habits d’homme.

Selon la victime, ce même policier l’a frappé et s’est déchaîné sur lui, lui cognant la tête contre le bureau, sous le regard complice de ses collègues. Il s’est défendu, en criant qu’il portera plainte et fera entendre sa voix, d’autant qu’il était venu chercher justice auprès de la police, loin de s’imaginer que ceux qui étaient chargés de garantir l’ordre allaient se transformer, à leur tour, en agresseurs.

Badr, plus connu sous le nom d’Elyssa, est un travesti qui s’assume et qui n’accepte pas que l’on puisse juger les gens sur leurs apparences ou leur orientation sexuelle.

«Les préjugés nuisent à la liberté et la mienne, j’ai le droit de l’exercer, tant que je n’ai pas porté atteinte à celle d’autrui. Je suis respectueux et j’exige la réciprocité», a-t-il dit.

On notera que Badr a posté sur Facebook une vidéo où il dénonce cette agression. Les commentaires postés par ses compatriotes dénotent d’une homophobie aussi forte que banalisée. Entre insultes et moqueries grivoises, on tombe parfois sur un commentaire de compassion…

Y. N.

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