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Rached Ghannouchi : Un serpent vénimeux en costume cravate

A propos de l’entretien de Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha, mardi soir, 1er juillet 2017, sur Nessma TV. Le loup sort du bois…

Par Mounira Aouadi *

Un serpent paré d’un costume sobre et d’une cravate serait-il moins redoutable ?

Sérieux comme un pot de chambre, le «khwemji» Ghannouchi, sur Nessma TV de Nabil Karoui, l’opportuniste qui mange à tous les râteliers, déclare qu’il n’a jamais été islamiste fondamentaliste, mais qu’il a toujours prôné un islam démocrate ! Plus de prosélytisme ! Religion et politique ne doivent pas se rencontrer ! De la «charlatanologie» !

On ne se refait pas parce que l’Histoire n’oublie rien

Niant les actes terroristes, la destruction systématique des structures de l’Etat, la spoliation de ses richesses nationales, la déliquescence de la société que beaucoup de Tunisiens lui imputent ainsi qu’à ses partisans, il se lance dans le panégyrique de son parti, en fait l’éloge de long en large et en travers, oubliant que les faits sont têtus et que l’Histoire n’oublie rien. C’est un fait ! Il aura beau déblatérer contre tout et tous, évoquer la Constitution, l’Etat de droit et la démocratie «participative», ce ne sera qu’une opération aussi complexe que de nettoyer l’anus d’une hyène !

«La démocratie est l’application moderne de la choura !», dira-t-il. Et tout est dit!

Quant à la lutte anticorruption et, sur un ton de maître d’école, il met en garde le chef du gouvernement contre les dérives abusives et ne fait pas mystère de son «désaccord» avec lui, désaccord qui cache, en vérité, ou plutôt trahit, la crainte que lui inspire la popularité de Youssef Chahed. La preuve : il l’apostrophe et le «somme» (pour qui se prend-t-il ?) de ne pas se porter candidat à l’élection présidentielle de 2019!

Le serpent, s’il quitte sa mue, ne quittera jamais son venin et s’il change de peau, sa nature ne changera pas.

Et puis, le voilà qui s’énerve, se voulant impressionnant, telle la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf, il secoue les paresseux et les paresseuses et «travaillez, prenez de la peine au lieu de geindre» et malmène les politiciens qui devraient transmettre des signaux positifs, optimistes, au pauvre peuple qui n’en peut plus de ce climat délétère! Allez savoir pourquoi! J’en demeure coite! Qu’est-ce qu’il a dû suer pour se prélasser dans son palais et rouler dans des voitures de luxe et mener une vie de nabab!

Âme sombre, oeil torve et desseins macabres

Ah, ce démoniaque appelle à l’organisation rapide des municipales. Le voilà qui se dévoile et pour les sceptiques qui les boudent déjà, il s’en frotte les mains et lorgne du côté des jeunes avec sa tête de fausse couche.

Et puis l’impardonnable! De son oeil à moitié fermé, il fait du «charme» à la femme et l’encense. La femme moderne, émancipée, libre et souveraine, pas celle emmaillotée dans ses voiles, la sienne. Ah, le Satan, le Lucifer qui crache le feu! Et si la Malaisie (les Malaisiennes lui ont tapé dans son oeil ouvert! Ah, si la Tunisienne pouvait en prendre de la graine!) l’a honoré d’un honoris causa (qui ne vaut pas un kopeck) en philosophie et en civilisation islamique pour «son parcours et ses efforts cognitifs et scientifiques, ainsi que sa contribution de la pensée de l’islam modéré», et patati et patata, sa gueule sera toujours le miroir de son âme sombre et son oeil torve la vision de ses desseins macabres! Tel un tonneau vide, il a fait du bruit et s’en est allé!

Et dire qu’avec son nouveau look, avec costume cravate (la horka lui irait sans doute mieux), et ses mots mielleux plein de venin, il lorgne, le bougre, sur la présidentielle de 2019.

Beurk !

* Journaliste.

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