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Les Libyens veulent un audit de leurs dettes aux cliniques tunisiennes

Clinique Pasteur – Tunis.

Les Libyens ne sont pas pressés de payer leurs dettes auprès des cliniques privées tunisiennes qui s’élèvent à 200 MDT.

Par Hassen Mzoughi

Nabiha Borsali Falfoul, directrice générale de la santé au ministère de la Santé, a précisé aujourd’hui, jeudi 3 août 2017, sur Mosaïque FM, qu’une délégation libyenne est venue en Tunisie, il y a environ deux mois, avec le délégué général de la Santé en Libye, pour tenter de résoudre le problème des dettes des clients libyens auprès des cliniques privées tunisiennes.

100 millions de dinars débloqués mais…

Selon Mme Borsali Falfoul, la délégation s’est dit prête à trouver un accord avec les cliniques mais elle a «réclamé un audit avant de payer car il y a dans certains cas des factures en double ou contenant des données imprécises. Il s’agit d’une vérification de documents pas d’une enquête».

Les dettes des Libyens auprès des cliniques tunisiennes s’élèvent à 200 millions de dinars tunisiens (MDT).

Certaines cliniques attendent le remboursement d’environ 35 MDT. Ces dettes se sont accumulées depuis que les hôpitaux et les cliniques ont accueilli les blessés et les malades libyens après 2011.

Le ministère de la Santé est prêt à charger «une société privée» d’exécuter l’audit, a indiqué la directrice générale de la Santé publique.

Lors d’une réunion tenue en janvier 2017 au ministère des Affaires étrangères, en présence de la directrice générale de la Santé publique, du représentant de la chambre syndicale des cliniques privées et du syndicat des médecins, ainsi que de la partie libyenne, décision a été prise de ne pas attendre les résultats de l’expertise et de verser une partie de l’argent (100 MDT). Cet argent n’a pas été débloqué et il est encore à la disposition de l’ambassade libyenne en Tunisie, qui dit attendre le coup d’envoi de l’expertise…

En effet, il faut des données précises. «Je ne peux pas accuser les cliniques de gonfler les factures sans preuves. Toute une équipe est en train de vérifier les factures et la valeur exacte des prestations. Les prix dans les cliniques varient et nous n’allons pas tolérer les dépassements», ajoute la directrice générale de la Santé.

Pas de recours à l’arbitrage

Mme Borsali Falfoul a rejeté la possibilité de recourir à l’arbitrage dans cette affaire. «Il faut garder un niveau de confiance entre nous. Nous devons aussi garantir le droit des cliniques. Nos partenaires libyens ont demandé une convention avec les cliniques privées avec des prix de prestations fixées à l’avance», a-t-elle conclu.

La Chambre nationale des cliniques privées a bruité l’affaire des dettes de l’Etat libyen envers les cliniques privées tunisiennes depuis 2013, sans jamais parvenir à une solution.

Pour débloquer la situation, elle a sollicité en janvier 2017, l’une des plus hautes instances étatiques, en l’occurrence le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, afin qu’il intervienne auprès des autorités libyennes pour le recouvrement de cette dette.

Le montant censé être payé représente seulement près de 15% des dettes des cliniques privées en Tunisie.

Quelque 55 cliniques sont concernées par ces dettes qui se sont accumulées de 2011 jusqu’à la fin de 2016.

Le conseiller du ministre libyen des Finances, Salah Moubarek, avait déclaré en mars 2017 que la rencontre entre le ministre libyen des Finances, Oussama Hammed, et Samira Merai, ministre tunisienne de la Santé, a permis de mettre en route des mesures pour le règlement des dettes libyennes.

Un comité présidé par Mme Merai, chargé de faire le suivi de l’engagement des Libyens de rembourser, a prévu de régler, dans un premier temps, 60% des dettes pour chaque clinique. Un résultat qui tarde à venir…

 

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