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Ennahdha : Mésentente cordiale entre Ben Salem et Ghannouchi

Les récents propos de Mohamed Ben Salem, membre du conseil de la choura d’Ennahdha, font état de divergences au sein du parti islamiste.

Dans une déclaration aux médias, en marge de la réunion du conseil de la choura, samedi et dimanche, 5 et 6 août 2017, au sujet des propos de Rached Ghannouchi, appelant le chef du gouvernement, Youssef Chahed, à pas se présenter aux présidentielles de 2019, l’ancien ministre de l’Agriculture a indiqué que le président d’Ennahdha «n’aurait pas dû évoquer» l’avenir politique de Chahed, d’autant que «le document de Carthage ne fait pas allusion à la question de la candidature du chef du gouvernement aux prochaines élections présidentielles.» Et si l’on voudrait évoquer le différend opposant le chef du gouvernement au directeur exécutif de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, «cela n’ajoute rien à l’affaire, ce différend n’étant un secret pour personne. Le problème c’est que les propos de Ghannouchi peuvent être compris comme un alignement sur les positions d’un camp contre un autre au sein de Nidaa», a aussi relevé l’ancien ministre de l’Agriculture.

«Il n’est pas dans l’intérêt d’Ennahdha de se mêler de ce différend partisan étriqué. Les déclarations de Ghannouchi à propos de Youssef Chahed sont inopportunes. Elles font penser que le chef du parti Ennahdha s’est rangé sur les positions du fils du président» a souligné M. Ben Salem, qui ne fait plus mystère de ses divergences profondes avec le chef du mouvement islamiste.

En vérité, Youssef Chahed n’a rien à voir avec ces divergences, qui sont internes au parti islamiste. M. Ben Salem reproche à M. Ghannouchi et à la direction d’Ennahdha de na pas avoir été solidaires avec son gendre, Slim Ben Hmidane, ancien secrétaire d’Etat aux Domaines de l’Etat et aux Affaires foncières, auquel l’Etat tunisien cherche à faire assumer la responsabilité de la mauvaise gestion de l’affaire l’opposant à la société britannique ABCI au sujet de la propriété de la Banque franco-tunisienne (BFT), affaire qui a valu à l’Etat tunisienne une condamnation sans nuance de la part du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), relevant de la Banque mondiale.

Hassen Mzoughi

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