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Hammamet : Hamza Namira et 47Soul renouvellent la musique arabe

L’Egyptien Hamza Namira et les Palestiniens du groupe 47Soul sont en train de mettre la musique arabe au rythme d’un monde où authenticité rime désormais avec diversité.

Par Fawz Ben Ali

La soirée du mardi 8 août 2017 au Festival de Hammamet, qui était dédiée à la musique arabe underground, fut des plus marquantes avec l’Egyptien Hamza Namira et les Palestiniens 47Soul.

En cette soirée en deux temps, le public de Hammamet a pu découvrir de jeunes artistes créatifs portant une nouvelle vision de la musique arabe.

Le nouveau Sayed Darwich

C’est le jeune chanteur et multi-instrumentiste égyptien Hamza Namira qui a ouvert le bal sur son plus grand succès ‘‘Insan’’, extrait de son premier album éponyme, devant un théâtre plein.

Hamza Namira, qui se produit pour la 3e fois en Tunisie, a su s’imposer, ces dernières années, dans le paysage musical arabe grâce à un style qui lui est propre avec des ballades pop-orientales modernes, une voix douce et des textes engagés traitant des problèmes politiques et sociaux du monde arabe.

Celui qu’on surnomme «le nouveau Sayed Darwich» a concocté pour son public tunisien un florilège de ses plus belles chansons comme ‘‘Tazkarti’’, ‘‘Ensan’’, ‘‘Ana ya Israël’’… mais la majeure partie de la soirée fut consacrée à diverses reprises allant de ‘‘Aho da eli sar’’ de Sayed Darwich, ‘‘Baladi ya baladi’’ du patrimoine égyptien, ‘‘Zarif ettoul’’ du patrimoine palestinien, allant jusqu’aux vieilles chansons tunisiennes comme ‘‘Ya nas jaratli gharayaeb’’, ‘‘Hila hila ya matar’’ ou encore ‘‘Sidi Mansour’’… qu’il a revisité à sa manière et qu’il a su moderniser, accompagné de sa guitare acoustique et de son groupe de musiciens, ce qui a ravi les fans du jeune artiste et conquis ceux qui étaient venus le découvrir pour la première fois.

Les nouvelles stars de la Palestine

Après un entracte d’une demi-heure, on a retrouvé le groupe palestinien 47Soul qui a mis le feu dès son entrée sur scène sur le titre ‘‘Jahrusalem’’. Le quartet, composé de Zin Ennes, El Faraï, El Jehaz et Walaa Sbait, qui était très attendu ce soir-là, a de suite embarqué le public dans une ambiance très festive où la folklorique dabké palestinienne et l’électro-rock fusionnent naturellement et donnent naissance à une musique personnelle et atypique que le groupe appelle ‘‘Shamstep’’ (les pas propres à la région du Cham), qui est également le nom de leur premier album.

Très fiers de leur culture, ces jeunes artistes qui s’étaient rencontrés en 2013 grâce à internet, réussissent ainsi avec brio à raviver la dabké sous une nouvelle forme plus moderne et plus universelle. Cette musique originale et qui déborde d’énergie positive leur a valu une notoriété qui ne cesse de grandir non seulement en Palestine mais dans tout le monde arabe.

Après un concert très réussi dans le cadre du festival Jazz à Carthage 2017, les 47Soul reviennent quelques mois plus tard à la rencontre d’un public encore plus large.

Pour son nouveau concert à Hammamet, le jeune groupe a joué quelques morceaux de son premier album, mais nous a surtout présenté son nouveau disque, prévu de sortir en octobre prochain, où il continue à mener cette même démarche artistique expérimentale, alternant entre le rap et le chant, les mélodies orientales et les sons électro-pop, l’anglais et le dialecte palestinien pour réclamer la liberté, le respect et la paix pour leurs compatriotes.

Vers la fin de la soirée les 47Soul ont invité sur scène le chanteur Hamza Namira pour les accompagner sur une chanson du folklore palestinien ‘‘Ya zarif attoul’’. Emerveillé, le public a répondu avec des applaudissements et des youyous, tout en chantant et en dansant les fameux pas de la dabké, initiés par les nombreux palestiniens présents ce soir-là pour apprécier les rythmes bien de chez eux avec les stars de leur pays.

 

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