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La Tunisie, plaque tournante du trafic de l’or avec la Turquie

De grandes quantités d’or transitent de la Tunisie vers la Turquie, où cet or est «travaillé» puis réacheminé vers des pays voisins, via le territoire tunisien.

Par Hassen Mzoughi

C’est ce qu’a révélé la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF), relevant de la Banque centrale de Tunisie (BCT), ajoutant que les circuits de transit illégal d’or entre la Turquie et la Tunisie sont très actifs et les quantités d’or transitant illégalement via notre pays ont atteint 19,4 tonnes entre 2012 et 2014.

Dans son rapport intitulé «Evaluation nationale des risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme/avril 2017», la CTAF appelle à l’élaboration d’un guide de procédures avant la fin de 2017, vu l’ampleur du trafic de métaux précieux. Ainsi, en 2015, 43 kg d’une valeur de 15,387 millions de dinars tunisiens (MDT) ont pu être saisis.

Le secteur de l’or en Tunisie est exposé à de «graves menaces» dues, essentiellement, à sa mauvaise organisation, à la fragilité de la situation géopolitique régionale et à l’ampleur prise par la contrebande, ce qui affecte le niveau des réserves nationales de cette matière, qui ne dépassent pas, désormais, 6,8 tonnes.

Le secteur de l’or, qui compte 6.000 artisans, fait face au manque de vérification de l’identité du bénéficiaire, l’absence des déclarations et le recours aux transactions cash, d’où difficulté d’assurer la traçabilité de l’argent.

Selon Nacer Dridi, membre du bureau exécutif de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), plus de 6 tonnes d’or en provenance de la Turquie ont été introduites illicitement en Tunisie depuis 2012.
Pire encore, 70% de l’or vendu actuellement sur le marché national n’est pas authentique et 6 tonnes circulent sans avoir été contrôlées.

M. Dridi a indiqué que «3 tonnes d’or turc sont entrées sur le territoire tunisien par le circuit parallèle entre 2012 et 2013, pendant les années «troïka», la coalition gouvernementale conduite par le parti islamiste Ennahdha, qui a laissé se développer l’économie parallèle sous toutes ses formes», a-t-il indiqué dans une précédente déclaration.

En d’autres termes, on n’a pas encore pris la mesure des méfaits d’Ennahdha, qui a détruit l’économie tunisienne par le développement des phénomènes et de la contrebande et du blanchiment d’argent, avec les quantités de cash que ses dirigeants font entrer illégalement (ou même légalement, via les pseudo-associations caritatives) dans le pays.

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