Accueil » Revalorisation de la collecte des eaux pluviales dans le sud-est tunisien

Revalorisation de la collecte des eaux pluviales dans le sud-est tunisien

Les participants à l’atelier de Djerba.

Trois plans de développement participatif (PDP) en matière de collecte des eaux pluviales ont été lancés dans les régions de Gabès, Médenine et Tataouine.

Les travaux d’un atelier, organisé à Djerba les 15 et 16 août 2017, par le bureau de la FAO en Tunisie, en collaboration avec la direction générale de l’aménagement et de la conservation des terres agricoles (ACTA), relevant du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, ont confirmé la dynamique participative retenue par le projet «Développement des techniques de collecte d’eau pour une agriculture durable et l’amélioration de la résilience de la région du sud-est tunisien».
Les présentations et débats entre les différents partenaires institutionnels, représentants locaux et groupements professionnels sur le terrain ont permis de recueillir les recommandations à même d’ajuster, de consolider et de valider les trois PDP conçus pour les régions de Toujène à Gabès, Dkhila à Médenine et Ghermassa à Tataouine.
La FAO ainsi que le ministère accordent un intérêt particulier à la question de la pénurie de l’eau qui constitue un défi majeur pour le développement de l’agriculture en Tunisie.
Dans son intervention, Mohamed Amrani, chargé du bureau de la FAO en Tunisie, et Hassen Chourabi, ont souligné les liens de coopération privilégiée de la FAO avec la Tunisie et précisé que ce projet s’inscrit dans la continuité de la démarche d’appui aux résultats de précédents projets et a pour ambition d’aller au delà des plans d’action et des expériences pilotes pour parvenir à un programme de développement global pour le sud-est de la Tunisie.

Valoriser les techniques conventionnelles

Les travaux de l’atelier ont permis à travers les diagnostics des régions retenues de mettre en exergue les approches concertées communes dans la gestion des ressources en eaux. Les expériences pilotes de collectes des eaux de pluie seront élargies et renforcées par une meilleure organisation des bénéficiaires autour de la gestion participative de l’exploitation et de la maintenance des ressources en eaux.

Différentes techniques de collecte d’eau ont été retenues par les populations à travers une réhabilitation et construction de réservoirs traditionnels tels que les «majels» et «fesguias», qui ont longtemps fait leurs preuves par leurs capacités à assurer la sécurité alimentaire et l’accès à des ressources d’eau même en temps de pénurie.

A travers ce projet, il est prévu de construire des cordons en pierres sèches. Cette technique se fait sur les terres de parcours et permet d’améliorer le bilan hydrique des sols et le développement du couvert végétal.

Les plans retiennent aussi la construction des seuils des déversoirs en pierres sèches ou maçonnés ou/et des «fesguias», autre forme de réservoir pour la collecte des eaux de ruissellement afin de les exploiter pour l’abreuvement du cheptel, ou encore pour l’irrigation d’appoint pour les cultures en sec, les arbustes fourragers ou encore l’usage domestique.

L’aspect innovation technologique pour réhabiliter, améliorer et consolider l’état des citernes, les innovations pilotes de valorisation des eaux pluviales sont également envisagées.

Ces techniques de conservations des eaux et du sol représentent des solutions adaptées et favorables aux pertes des ressources naturelles, mises à rude épreuve sous les pressions des changements climatiques.

Asseoir une gouvernance locale

Le projet et les plans d’action accordent une importance prioritaire aux populations vulnérables dont les femmes demandeuses d’appuis pour le lancement de micros projets générateurs de revenus et les jeunes considérés comme un potentiel humain incontournable pour les perspectives de durabilité du projet.

Outre les demandes en termes d’acquisition d’équipements pour la distillation des plantes aromatiques, une variété sélective de micros projets a été exprimée et retenue dans les plans d’action.

Le renforcement des capacités à travers la formation et le développement de compétences sont également considérés comme prioritaires. A titre d’exemple, le plan d’action pour Toujène à Gabès retient la perspective de familiariser les intervenants plus particulièrement la société civile et associations avec les mécanismes de financement disponibles en rapport avec les thèmes du jour comme le changement climatique, l’agriculture de ruissellement, la durabilité des ressources à travers une prospection des Fonds disponibles à même d’appuyer les initiatives à venir.

Pour la zone de Dkhila, à Médenine, un appui sera accordé à l’agriculture biologique et aux produits de terroir et ce à travers la valorisation de parcelles biologiques.

Pour Ghermessa, à Tataouine, l’accent sera mis sur le développement des compétences des femmes et des jeunes pour la conversion en mode biologique des zones de cultures et l’appui à la promotion de l’agriculture bio et de l’agro-tourisme.

A cet effet, une amélioration des infrastructures est envisagée afin de promouvoir la qualité de vie et contribuer à l’attractivité de la région.

Source : communiqué

 

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.

error: Contenu protégé !!