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Un «travesti» nommé Rached Ghannouchi

Ghannouchi ne dupera pas grand-monde avec son double langage, son travestissement occidental et son prétendu «islam modéré compatible avec la démocratie».

Par Rachid Barnat

Qui veut faire croire que l’habit fait le moine ou l’opportunisme des petits parvenus…

Quand certains vendraient leur âme au diable pour exister, du moins le croient-ils ! S’ils savaient le mépris dans lequel les tient celui qu’ils courtisent.

Le patron de NessmaTV, Nabil Karoui, après avoir retourné sa veste mainte fois, le voilà qui se prend pour faiseur de président… et de calife !

Un calife, en l’occurrence président du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui n’hésite pas à se déguiser en occidental portant cravate et costume pour donner l’illusion de l’homme moderne, lui qui n’a cessé de critiquer l’Occident et sa modernité, et qui ose pousser la supercherie jusqu’à se revendiquer «démocrate-musulman», comme d’autres sont «démocrates-chrétiens», lui qui reniait, il n’y a pas si longtemps, son appartenance à l’organisation internationale des Frères musulmans dont le président turc Recep Tayyip Erdogan donne un aperçu de l’islamisme «modéré» …

D’une supercherie l’autre…

Démocratie, concept occidental, longtemps rejeté par la confrérie, mais vite récupéré par Erdogan qui y trouve un moyen d’accession au pouvoir; mais à usage unique, aime-t-il répéter : car une fois au pouvoir, les Frères s’assoient sur la démocratie.

A l’approche des élections, Ghannouchi change non seulement de look mais aussi de langage; puisqu’après avoir vilipendé la femme tunisienne, source de tous les maux de la société, voilà qu’il se dit pour son émancipation et prêt à défendre ses acquis octroyés par Bourguiba ! Alors que «hrayers tounes» (les Tunisiennes libres) s’inquiètent pour ces acquis et Emna Menif dénonce une révolution confisquée par les Frères musulmans, obligeant les Tunisiennes à lutter pour préserver leurs acquis ! A juste titre d’ailleurs, comme le rappelait Simone de Beauvoir : «N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question.»

Même Lotfi Zitoun, la tête pensante de Ghannouchi, se la joue démocrate pour réclamer la Cour Constitutionnelle… dont les Frères musulmans n’ont que faire parce qu’ils ont leur «majlis choura» et leur «chambre des fatouas», ces tribunaux religieux que Bourguiba avait supprimés et qu’ils veulent restaurer, en restaurant la charia, en lieu et place du code civil de Bourguiba !

Il pousse l’hypocrisie jusqu’à vouloir imposer le respect de la loi de façon objective, en séparant le législatif et le religieux; alors que tout le programme des Frères musulmans repose sur la «charia», leur raison d’être!

Et voilà qu’il se veut plus tunisien que les Tunisiens, attaché à notre culture; lui et ses Frères qui n’ont cessé de critiquer la tunisianité, cette identité tunisienne produit de l’histoire trois fois millénaire du pays, et qui veulent les convertir au wahhabisme et à son modèle sociétal d’Arabie sous prétexte de leur faire recouvrer leur identité «arabo-musulmane» perdue… pour nous rappeler nos traditions et notre histoire à laquelle il se découvre «attaché», pour s’épancher avec nostalgie sur son passé tunisois !!

Curieux aussi l’éloge qu’il fait de la musique, des chanteurs et autres artistes tunisiens, que ses acolytes pourchassaient et violentaient quand la troïka était au pouvoir, dominée par Ennahdha; puisque toutes expressions artistiques est interdites dans le wahhabisme !

Ghannouchi a deux modèles: le 1er est le président turc Erdogan…

Quand les masques tombent

Les Tunisiens tomberont-ils dans le piège de ce frère musulman?

Or nous savons que Ghannouchi a pour modèle Erdogan, qui ne trompe déjà plus l’Occident et encore moins les Européens qu’il a pu berner un moment par son islamisme «modéré», dont ils découvrent la réalité depuis le prétendu putsch raté, qui n’était qu’une occasion pour lui pour passer à la vitesse supérieure dans l’application du programme des Frères musulmans : renvoyer les femmes à la maison, pour les cantonner dans leur rôle de reproductrice et celui de servir leur mari; rejeter la laïcité; instaurer la «charia» et rétablir la peine de mort pour éliminer physiquement tout opposant !

Curieux ceux qui bêtement (ou par calcul !) continuent à distinguer entre les islamismes, pour en trouver même le «modéré». Alors que la doctrine qui les fonde tous est la même: le wahhabisme, dont s’est servi même Khomeiny le chiite, pour mener sa révolution islamiste et accéder au pouvoir en Iran pour y instaurer une dictature qui dure toujours !

Ghannouchi ne peut plus duper grand monde avec son double langage, son travestissement occidental et encore moins par son «islam modéré compatible avec la démocratie».

… et Youssef Al-Qaradawi. 

Chassez le naturel, il revient au galop : cet homme dont la culture n’est faite que de violence, a osé menacer les Tunisiens s’ils refusaient le pouvoir aux Frères musulmans.

Il a eu le culot même de menacer Youssef Chahed, l’actuel chef de gouvernement, très populaire auprès des Tunisiens depuis qu’il a déclaré la guerre à la corruption, pour le dissuader de se présenter aux élections présidentielles de 2019.

Curieusement Ghannouchi ne s’explique toujours pas sur les crimes commis par ses partisans en Tunisie, sur ses déclarations soutenant qu’il faut agir avec patience pour instaurer l’Etat islamique, et encore moins sur ses financements étrangers. Il pense avoir à faire à des oublieux et à des aveugles !

Les Tunisiens apprécieront et les Occidentaux, aussi !

Blog de l’auteur.

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