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Chahed : Guerre à la corruption ou soumission aux oligarques ?

Youssef Chahed, qui a du mal à se défaire de l’emprise de la coalition Nidaa-Ennahdha et de la mafia de l’affairisme, sera-t-il amené à effectuer un remaniement à minima ?

Par Mohamed Chawki Abid *

Après avoir amorcé courageusement une «campagne offensive» contre les symboles de la corruption, le chef du gouvernement Youssef Chahed a fait l’objet de manœuvres d’intimidation et de résistance de la part des leaders de la coalition parlementaire, constituée par Nidaa Tounes et Ennahdha (NiNa), mais il a fait montre de patience et de persévérance pour éviter le piège d’un remaniement ministériel l’obligeant à solliciter l’approbation de l’Assemblée des représentants du peuple.

Trahi par ses proches

Peu à peu, il s’est affaibli par l’éclatement successif de soupçons de malversation ayant entaché certains membres de son gouvernement. Trahi par ses proches, il n’a pu éviter les critiques des dirigeants de NiNa, et s’est trouvé acculé à effectuer un remaniement ministériel cauchemardesque, ne pouvant continuer à placer des intérimaires dans des portefeuilles clés.

Ceci étant, il sait pertinemment qu’il subira plusieurs pressions exercées par diverses sectes, pour l’emmener à accepter l’intégration dans sa nouvelle équipe de vauriens «mafia compatibles» alliant la médiocrité et la malhonnêteté, voire l’incompétence et la délinquance.

En fait, s’il y avait un remaniement salutaire à opérer, ce serait de passer d’un gouvernement de pantins mandatés par la mafia de l’affairisme et le lobby de l’opportunisme, vers un gouvernement de patriotes mandatés par le peuple dans l’intérêt de la patrie.

Chahed risque de perdre le soutien populaire que lui a valu le déclenchement de la guerre contre la corruption.

Vers une nouvelle forme de dictature

A présent, Youssef Chahed demeure attentif aux feux de circulation sous peine d’un retrait de permis pour conduite jugée non conventionnelle. Ce faisant, les décisions impératives et urgentes ne se prennent jamais, le pays se trouvant pris en otage par une oligarchie politico-financière, dominée par le clan des malfaiteurs et la clique des profiteurs.

Aujourd’hui, il n’est plus un secret pour personne que la «démocratie représentative», ayant été constitutionnalisée subtilement par les «amis» de la Tunisie, nous a installé une «nouvelle forme de dictature» dirigée par un petit groupe composé essentiellement des nouvelles notabilités politiques, des affairistes privilégiés de Ben Ali et des agents de la corporatocratie internationale.

* Ingénieur économiste.

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