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Ons Hattab : «Des ruraux contournent le projet d’égalité successorale»

«Des familles ont procédé à la répartition de leur patrimoine, juste après la proposition du président de la république Béji Caid Essebsi d’instaurer l’égalité successorale».

C’est ce qu’a indiqué la députée Ons Hattab (Nidaa) dans un entretien paru aujourd’hui, lundi 4 septembre 2017, au journal ‘‘Assabah El-Ousboui’’. Elle explique: «Craignant sans doute l’effritement de leur patrimoine, certaines familles rurales, qui sont opposées à l’égalité successorale, se sont empressées d’accorder à leurs membres femmes leur part du patrimoine familial conformément à la charia (c’est-à-dire à la femme la moitié de la part de l’homme, Ndlr). Cela s’est passé à Fouchana à l’ouest de Tunis, dans des délégations de Kasserine, Mahdia, Kairouan et d’autres régions rurales. Ces femmes ont tout de même obtenu une part qu’elles pourront exploiter au lieu de continuer à travailler comme ouvrières agricoles sur la terre familiale. Nombre de femmes, qui sont maintenues exprès dans l’ignorance de leurs droits ou sont écartées de toute possibilité de jouir de leur bien par les hommes, qui cherchent à conserver la totalité ou l’essentiel du patrimoine familial au bénéfice de leurs propres descendants. Le fait qu’elles bénéficient même d’une petite partie de leur bien légal n’est pas rien. C’est une façon, même incomplète, de réhabiliter ces femmes qui sont spoliées ainsi que leurs descendants des droits que leur assure la loi religieuse».

«Autrement dit, ajoute Ons Hattab, le problème est essentiellement d’ordre socio-économique et non pas idéologique ou religieux».

Commentant la proposition de réinstaurer le système «habous» (ou «waqf»), la députée du Nidaa estime que c’est «une manœuvre de Rached Ghannouchi pour contrer la proposition du président de la république et surtout satisfaire ses partisans. Mais tout compte fait, cette idée de réinstaurer le système des « habous » est un retour en arrière qui s’oppose au processus démocratique et notamment égalitaire dicté par la constitution et toutes les forces vives du pays, auquel Ennahdha adhère, à moins que les engagements dans ce sens des islamistes comptent pour de la broutille devant leur idéologie strictement islamo-statique».

H. M.

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