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Tunisie-Italie : « El Harga » reprend de plus belle

Capture d’écran.

Des séquences inédites de migrants débarquant en plein jour sur une plage italienne, en provenance des côtes tunisiennes, ont enflammé la toile…

Par Marwan Chahla

Cette dernière vidéo, enregistrée sur une plage d’Agrigente, sur la côte méridionale de la Sicile, en Italie, montre une cinquantaine de silhouettes se hissant d’une petite embarcation et se ruant sur la plage, avant de disparaître dans la nature…

Ce ne sont plus les «bateaux fantômes»…

Un badaud, assistant à la scène, parle d’«un débarquement du style Jour J» ou d’un exercice militaire. La vérité est tout autre car il s’agissait de l’arrivée d’un des groupes des 3000 migrants clandestins qui ont effectué cette traversée de tous les dangers de la Tunisie vers l’Europe, durant les deux derniers mois… à la recherche d’une vie meilleure.

Cet enregistrement est le plus récent d’une série de vidéos, filmées cet été en Méditerranée, montrant des migrants «envahissant» les côtes italiennes et espagnoles au milieu de journée.

L’auteur de cette séquence, Claudio Lombardo, haut responsable du groupe environnemental MareAmico, a déclaré à l’agence Reuters: «Par le passé, ce genre d’embarcations clandestines avaient pour habitude d’opérer la nuit. A l’époque, tout se passait dans le noir et tout ce que vous pouviez voir c’était la découverte, le lendemain du débarquement, des embarcations abandonnées sur les plages et les passagers étaient introuvables. C’est pour cette raison que nous avions pris l’habitude d’appeler ces navires des ‘‘bateaux fantômes’’.»

Claudio Lombardo explique que, ces derniers temps, les passeurs ont changé de tactique en décidant d’opérer en plein jour, afin de déjouer la parade des garde-côtes et de permettre à leurs passagers clandestins de se fondre, le cas échéant, dans la foule de touristes, avant de disparaître mystérieusement dans les forêts, aux abords.

Aussitôt débarqués, ils font peau neuve

Autre détail qui a changé, selon Lombardo: étant donné que les départs de la Libye ont baissé, c’est surtout à partir de la Tunisie que les embarcations clandestines traversent désormais la Méditerranée, pour déverser leurs passagers illégaux sur les plages siciliennes, à un moment de la journée où les vacanciers se détendent au soleil…

Selon les estimations de la police italienne, près de 3000 migrants clandestins, des hommes pour la plupart, ont ainsi traversé, entre juillet et août, la distance de 200 kilomètres séparant les côtes tunisiennes de la Sicile méridionale.
Arrivés à terre, les «harraga» escaladent les collines avoisinantes et s’engouffrent dans l’arrière-pays, tout en prenant la précaution de «faire peau neuve.»

 
«Ils ont tout un paquetage sur eux, c’est-à-dire un sac contenant des vêtements de rechange, des bouteilles d’eau et de lait. Au bout d’une trentaine de minutes, ils disparaissent. Et vous ne trouverez plus que les traces de leur passage: chaussures, pantalons et T-shirts qui jonchent les buissons, les fossés et les bas-côtés. La police en rattrape certains errant sur les routes… D’ailleurs, jeudi, un jeune Tunisien a ainsi trouvé la mort, renversé par une voiture, dans une de ces courses-poursuites, près d’Agrigente», précise Claudio Lombardo.

Sources: ‘‘Dailymail’’, Reuters.

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