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L’Espérance éliminée par Al Ahly : Les mauvais choix de Benzarti

L’élimination de l’Espérance de Tunis par Al Ahly du Caire de la Ligue des champions d’Afrique signe l’échec des choix hasardeux de Faouzi Benzarti. Explications…

Par Hassen Mzoughi

Que de regrets après un tel fiasco ! L’Espérance sportive de Tunis (EST) peut s’en vouloir, ses joueurs ont raison d’en rager, mais le verdict est là : comme en finale de la Ligue des champions 2012, le club tunisois est battu, avec le même scénario, cette fois en quarts de finale, par une équipe d’Al Ahly du Caire remarquable de solidité, de lucidité et d’application, sous la direction de l’entraîneur Hossam Al Badry, qui l’emporte une seconde fois de suite sur Faouzi Benzarti, qui plus est à Radès.

Tout a bien commencé pour les Sang et or qui ont ouvert la marque sur un penalty de Taha Yassine Khenissi (40’), à la faveur de leur… seule action valable en première période. Mais tout a déraillé au retour des vestiaires, avec dans le rôle du bourreau, un certain Ali Maaloul qui s’est merveilleusement réhabilité de son erreur à l’origine du penalty mais aussi de sa piètre prestation au match aller.

L’international tunisien a d’abord marqué le but de l’égalisation à la réception d’un long centre loupé par Moez Ben Cherifia (50’). Puis il a offert à Junior Ajayi la balle du second but (62’), laissé étrangement seul face au gardien de but.

Les deux anciens du CS Sfaxien ont joué un bien mauvais tour à l’Espérance.

Ali Maaloul presse Anis Badri: l’ex-Sfaxien a dominé coéquipiers et adversaires.  

Nette supériorité physique

On peut parler des erreurs (Moez Ben Cherifia, l’arbitre, la défense) mais deux facteurs essentiels expliquent ce nouvel échec, outre l’influence tactique d’Ali Maaloul, véritable meneur, passeur et finisseur d’Al Ahly en seconde période.

Le premier facteur c’est la nette supériorité physique des Egyptiens. Dans ce domaine, il n’y avait pas photo : ils ont éclipsé leurs vis-à-vis sur les deux manches, preuve de leur très bonne préparation. Hossam Al Badry, l’entraîneur ahlaoui, avait raison de dire, bien avant le match aller, que l’issue des quarts des finales aura lieu à… Radès. Il faisait justement allusion à la grande lacune physique des «Sang et or» qui ne pouvaient tenir plus de 60 minutes. Cette défaillance a été évidente en seconde mi-temps au match aller et elle a été encore plus flagrante à Radès.

En s’imposant dans le domaine athlétique, Al Ahly a déjà pris un avantage décisif sur son adversaire qui, il faut le noter, paye la charge de travail excessive dictée par un entraîneur connu pour être un amateur de la méthode stakhanoviste. Au lieu de laisser souffler ses joueurs, au terme d’une saison harassante, Faouzi Benzarti a commis l’erreur stratégique d’engager son équipe dans une coupe arabe sans aucun intérêt technique, à moins que cela ne soit un choix de la direction du club. Il n’a pas mesuré les effets nuisibles que cette compétition pouvait avoir sur les métabolismes de ses joueurs (5 matches en 14 jours du 22 juillet au 6 août dont une demi-finale et une finale des plus intenses).

Benzarti s’est trompé d’appréciation car tout de suite après la coupe arabe, plusieurs joueurs de l’EST ont disputé la double confrontation de la sélection tunisienne avec la République démocratique du Congo (RDC) en l’espace de 5 jours. Emoussés, les «Sang et or» ont ensuite enchaîné avec le championnat. Aujourd’hui ils payent leur énorme débauche d’énergie et surtout leur fléchissement mental.

Hossam Al Badry a mieux préparé son équipe. 

Faouzi Benzarti sans réaction

Triste prestation également sur le plan tactique. Si Hossam Al Badry a rectifié son plan à la pause, passant au pressing bas en seconde période (après le bloc haut) pour jouer dans le dos des arrières adverses, par ailleurs enclins à des montées hasardeuses, ce dont a énormément profité notamment Junior Ajaye entré en seconde pointe sur la partie gauche, Faouzi Benzarti a regardé son équipe descendre la pente.

Outre deux changements tardifs (Ferjani Sassi et Fakhredddine Ben Youssef) et sans résultat, le coach est resté sans réaction alors que l’EST multipliait les erreurs en balançant les balles longues sans destination (un régal pour les arrières d’Al Ahly) au lieu de demander à jouer sur les côtés pour contrer les Egyptiens. Et le comble, il a laissé aussi les arrières, surtout les latéraux, prendre l’énorme risque de monter et dégarnir leur zone. On a même vu l’arrière central Chamseddine Dhaouadi se muer en… avant-centre !!!

Les attaquants égyptiens ont d’ailleurs failli corser la note en l’absence d’un repli rapide des coéquipiers de Taha Yassine Khenissi.

Enfin, cet échec de la saison, celui de Faouzi Benzarti en fait, retentira dans les couloirs de la maison Espérance. Ce coach «expérimenté» a été engagé par le président du club Hamdi Meddeb pour un objectif prioritaire : gagner la Ligue des Champions d’Afrique. Il n’a pas réussi et c’est donc un fiasco.

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