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Tunisia Investment Forum 2017: L’autre face de la médaille

Doit-on sérieusement attendre des retombées positives du Tunisia Investment Forum 2017, rendez vous dont l’utilité et la rentabilité sont plus que discutables.

Par Khémaies Krimi

L’édition 2017 du Tunisia Investment Forum (TIF), rendez vous bi-annuel international des investisseurs en Tunisie se tiendra, les 9 et 10 novembre 2017, à Tunis, avec la participation de partenaires locaux et internationaux (officiels, experts, hommes d’affaires, représentants d’institutions internationales…).

En prévision de cet événement, Khalil Laâbidi, directeur général de l’Agence de promotion de l’investissement étranger (Foreign investment promotion Agency, Fipa), accompagné de Jalloul Ayed, président de TIF 2017 et ancien ministre des Finances, ont tenu une conférence de presse pour donner des éclairages sur cet événement. En voici l’essentiel…

TIF 2017, un remake lassant

Selon eux, TIF 2017 est un grand moment de communication sur «l’attractivité du site Tunisie de production internationale». Le forum, qui sera articulé autour du thème «New Tunisia new economic» (Nouvelle Tunisie, nouvelle économie), offrira l’opportunité à des experts économiques et à des décideurs politiques de réfléchir, sur plusieurs thèmes d’actualité macro-économique et sectorielle dans le cadre de quatre panels : «Tunisia 2020, des perspectives prometteuses», «place de la Tunisie dans les chaînes de valeur mondiales», regard vers l’Afrique, positionnement de la Tunisie comme hub régional», «responsabilité sociétale des entreprises et développement régional».

Concrètement, le forum offrira aux Tunisiens l’occasion de mieux faire connaître les avantages des nouvelles législations promulguées récemment pour améliorer l’environnement des affaires : la loi sur le partenariat public privé (PPP), la loi sur l’investissement, le plan de développement (2016-2020), les résultats de la Conférence internationale sur l’investissement (Tunisia 2020).

Au plan sectoriel, une attention particulière sera accordée à l’agriculture biologique, à l’industrie numérique, à la logistique portuaire (Port en eaux profondes d’Enfidha), aux énergies vertes, aux rencontres B2B…

A regarder de près ces thèmes et workshops sectoriels, ils sont récurrents, depuis les éditions TIF des années 80. Autrement dit c’est du «réchauffé». Donc «flop» en vue.

Plaidoyer pour une meilleure transparence

Et pour ne rien oublier, rien n’a été dit sur la base de quels critères les médias partenaires de TIF 2017, s’agissant de la radio nationale, du mensuel ‘‘Le Manager’’ et d’un site électronique peu connu basé au sud de la France ‘‘Econostrum’’, ont été choisis. Il y a apparemment anguille sous roche.

Ce qui était frappant dans cette conférence de presse, c’est la tendance de ses organisateurs à sur-dimensionner l’événement et à tenir un discours propagandiste de mauvais aloi. En témoignent des appréciations pleines de suffisance et d’arrogance du genre : «TIF a conformé sa notoriété en réunissant, en 2015, des participants originaires de plus de 40 pays»; «Tif 2017 va réunir des officiels de premier rang, des experts de premier plan, des décideurs de haut niveau»; «L’édition 2017, sous l’égide du chef du gouvernement Youssef Chahed, revêt une importance particulière»…

Pourtant, quant les journalistes les ont interpellés sur le nombre des projets générés par les précédentes éditions de TIF ou encore sur le montant des investissements étrangers mobilisés à la faveur de ces mêmes manifestations, ils se sont contentés de rappeler la traditionnelle cérémonie au cours de laquelle cinq à sept trophées sont décernées aux entreprises étrangères ayant réalisé les meilleurs investissements.

Renseignement pris, il s’agit généralement d’extensions de points francs déjà implantés dans le pays et pas nécessairement des projets identifiés dans le cadre des TIF.

Moralité de l’histoire, les salons TIF sont des manifestions financées par l’argent public et sponsorisées par des entreprises publiques (Tunisair…). Les contribuables ont le droit de tout savoir sur la gestion de ces forums, et surtout, sur le retour d’investissement de ces fameux «rendez vous», dont la rentabilité est plus que discutable.

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