Le comité de défense de l’affairiste Chafik Jarraya tente de faire annuler par une décision de justice la diffusion d’une émission consacrée à leur client.
C’est ce qu’a indiqué Boubaker Ben Akeicha, animateur de l’émission « Men Tounes », prévue ce soir, vendredi 15 décembre 2017, sur Attessia TV, où il est prévu de débattre de l’affaire de ce baron de la contrebande et grande figure de la corruption, détenu depuis le 23 mai dernier, et poursuivi par le tribunal militaire pour trahison, atteinte à la sécurité publique et intelligence avec une armée étrangère.
Me Hazem Ksouri, membre du comité de défense de Jarraya, a expliqué aux médias que l’affaire est en cours et que les médias n’ont pas le droit de divulguer des données tirées du dossier de l’instruction.
Il a sans doute raison, mais vouloir faire arrêter l’émission de ce soir, sans en connaître le contenu précis, s’apparente à une atteinte à la liberté d’expression. Et il est peu probable que la justice donne suite à sa demande.
Boubaker Ben Akeicha pourrait présenter des faits connus de l’opinion publique ou inviter des témoins à parler de Chafik Jarraya, en bon ou en mal, et cela aucune loi ne l’interdit.
Le comité de défense devrait donc attendre de regarder l’émission avant d’avoir recours à la justice.
Rappelons que Me Fayçal Jadlaoui, un autre avocat de Jarraya, a récemment accusé les médias de diffuser des intox dans le but d’accabler son client, estimant qu’il s’agit d’une campagne visant à mettre la pression sur la justice, laissant ainsi entendre que les médias sont manipulés et que la justice peut être influencée par une campagne médiatique. Ce qui est faire peu de cas de la liberté et de l’indépendance retrouvées par ces deux… pouvoirs.
Y. N.
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