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Equipe de Tunisie : La guerre des gardiens aura-t-elle lieu ?

Même si le coach Nabil Maaloul continue de le nier, la sélection de Tunisie a un problème de gardien de but à quelques mois du Mondial de Russie 2018.

Par Hassen Mzoughi

Aymen Mathlouthi et Moez Ben Chrifia ne jouent pas et sont indésirables dans leur club, ce qui pose problème. Farouk Ben Mustapha stagne en Arabie Saoudite et Mohamed Hedi Gaaloul est redevenu remplaçant. Nabil Maaloul doit décider…

Les quatre étaient les numéros 1 de leur équipe; ils ne le sont plus et ils préparent leur valise pour aller s’exiler en Arabie Saoudite. Et leurs clubs respectifs ne s’y opposent pas.

Si le portier de l’Etoile sportive du Sahel (ESS) a fait une brève réapparition, deux mois après la débâcle de sin club en demi finale contre Al Ahly, son collègue de l’Espérance sportive de Tunis (ESS) est aux abonnés absents depuis plus de deux mois en championnat de Tunisie. Et si leurs entraîneurs ont tenté de les faire revenir, les deux portiers demeurent tout de même indésirables dans leurs clubs. Leurs absences répétées posent problème. S’ils ne sont plus en mesure de tenir leur place en club, pour une raison ou une autre, autant anticiper et leur trouver des successeurs en sélection avant que ne commencent les grandes manœuvres de la préparation pour le Mondial.

Il ne peut fermer les yeux…

Nabil Maaloul ne veut rien entendre. «Il n’y a pas un problème de gardiens. Aymen Mathlouthi, Moez Ben Chrifia, Farouk Ben Mustapha et Mohamed Hedi Gaaloul sont des gardiens de haut niveau», a-t-il affirmé. Pourtant il a décidé de convoquer un nouveau gardien, Mouez Hassen, portier de Nice (prêté à Chateauroux).

On comprend le caoch des Aigles de Carthage quand il défend Mathlouthi et Ben Chrifia ainsi que le reste de l’effectif. Il a toujours titillé l’affectif pour tenir son groupe. Mais jusqu’à quand pourra-t-il ignorer, avec autant de désinvolture, la crise évidente des gardiens et autre secteurs du jeu? S’il n’aime pas en faire un cas, il ne peut tout de même pas fermer les yeux sur un dossier d’une brûlante actualité qui engage sa responsabilité en premier lieu.

Le problème c’est que les deux premiers gardiens de la sélection sont «exclus» de leur club, le troisième, Mohamed Hedi Gaaloul est renvoyé sur le banc des remplaçants (Rami Jeridi ayant repris le poste de numéro 1 au Club sportif sfaxien), alors que Farouk Ben Mustapha n’arrive pas à progresser au Chabab de Riadh.

Avant de lancer la préparation pour le Mondial de Russie, Nabil Maaloul doit trouver une solution à ce problème, loin de tout sentimentalisme (et autres affinités) qui semblent marquer sa démarche en matière de gestion des joueurs. Il doit décider au lieu d’attendre une hypothétique «réhabilitation» de Mathlouthi et Ben Chrifia à l’ESS et à l’EST.

La concurrence est toujours utile

Aux côtés des Youssef Msakni, Amine Ben Amor ou Ali Maaloul, les gardiens paraissent le maillon faible du Onze tunisien. Le problème du poste numéro 1, le plus important, Monsieur 50% comme le qualifient tous les entraîneurs, se pose depuis la retraite en 2002 de Chokri El Ouaer, grand héritier de l’immense Sadok Sassi Attouga. Aujourd’hui il est entier mais il faudrait bien se résoudre à apporter des alternatives.

Nabil Maaloul va lancer la préparation pour le mondial début janvier 2018. Il sera bien inspiré de trancher, d’autant que des portiers de qualité frappent à la porte de la sélection.

Nous pensons à Ali Jemal (27 ans, 1m 87) qui assume convenablement sa tâche à l’EST, Makram Bediri, (26 ans, 1m84), l’un des acteurs essentiels de la montée de l’Union sportive monastirienne (USM) et des bons résultats de son équipe cette saison, Zied Jebali (27 ans, 1m90), actuel numéro 1 de l’ESS, le gardien titulaire du Club africain (CA), Atef Dkhili (27 ans, 1m87) qui apporte de l’assurance à son équipe, outre le talentueux Mouez Hassen (22 ans, 1m85) ex gardien de la France U17, U19 et espoirs, que Maaloul vient de retenir pour faire partie de l’effectif. Tous n’ont aucune expérience en sélection, diront certains, mais Mokhtar Naili n’en avait pas lui aussi quand il a gardé les buts tunisiens en Argentine, en 1978.

Il faudrait au contraire les motiver en leur offrant l’opportunité d’intégrer le groupe élargi des joueurs locaux avec lequel Maaloul va démarrer la préparation. Ainsi, il y aura une concurrence utile pour hausser le niveau de la préparation, tout en mettant en œuvre un programme spécifique qu’ils exécuteront avec leur entraîneur de club.

Oser comme Abdelmajid Chetali

Ce qui est toujours bénéfique c’est l’émulation entre les joueurs et surtout les gardiens qui ont un rôle prépondérant dans l’équipe. Maaloul fera-t-il jouer la concurrence entre les keepers cités plus haut? On l’espère bien.

Il faudrait oser comme Abdelmajid Chetali quand il a remplacé le grand Attouga par le jeunot Mokhtar Naili (25 ans) peu avant le Mondial 1978. Écarter Attouga relevait d’un «suicide» mais Abdelmajid Chetali l’a fait en désignant Naili premier gardien devant Attouga et Lamine Ben Aziza en Argentine. Décision courageuse et historique, malgré la carrière et le rôle prépondérant d’Attouga dans la qualification au mondial 1978. Chetali a réussi à communiquer sa confiance à Naili qui, on se rappelle, a sorti un mondial de haut niveau.

L’euphorie de la qualification à la coupe du Monde en Russie retombée, retour sur terre pour faire face aux nombreux problèmes de la sélection. A commencer par le poste crucial de gardien de buts.

L’entraîneur de l’équipe de Tunisie doit prendre ses dispositions et anticiper, qui est la qualité des vrais meneurs d’hommes. Car en plus des gardiens, la Tunisie a un problème d’attaquants.

Par exemple il n’y a personne derrière Taha Yassine Khenissi !

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