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La Suisse prolonge jusqu’à 2019 le gel des avoirs de Ben Ali

La justice suisse a décidé de prolonger d’une autre année les avoirs de Zine El-Abidine Ben Ali et du président ukrainien déchu Viktor Yanukovych.

«Cette mesure a pour objectif d’appuyer la coopération judiciaire entre la Confédération helvétique et ces deux Etats», lit-on dans le communiqué du gouvernement suisse annonçant cette décision prise hier, mercredi 20 décembre 2017.

C’est ce qu’a rapporté le site ‘‘Digital Journal’’.

Par contre, les autorités de Berne ont décidé de mettre à la disposition de l’Egypte des avoirs d’une valeur de 700 millions de dollars appartenant à l’ancien président égyptien destitué Hosni Moubarak.

Début 2011, au lendemain des soulèvements en Tunisie et en Egypte, le Conseil fédéral de Berne avait procédé au gel des avoirs de Ben Ali et son entourage et de ceux de l’ancien président égyptien Hosni Moubarak. La même décision a été prise, en février 2014, à l’encontre de Viktor Yanukovych, à la suite du déclenchement de la crise en Ukraine.

En juillet 2016, la Suisse a adopté une nouvelle loi fédérale définissant la durée de ce type de gel de biens et les termes de la prolongation de ce blocage.

Selon ‘‘Digital Journal’’, le gel d’avoirs tunisiens est estimé, par les autorités suisses, à seulement 57 millions de dollars, soit 143 millions de dinars tunisiens (MDT). Et leur blocage devait expirer au début de l’année prochaine…

«Depuis l’entrée en vigueur de ces gels, plusieurs démarches judiciaires ont été entamées et les autorités de ces pays ont pris un certain nombre de mesures pour faire valoir leurs droits», expliquent les autorités suisses, laissant entendre que des pièces importantes, dans les cas tunisien et ukrainien, manquent encore.

Ainsi, pour la justice suisse, cette prolongation d’une autre année du gel des avoirs de Ben Ali devrait servir aux autorités tunisiennes à prouver que l’acquisition de ces biens en question était illicite…

Donc, il s’agit d’une année supplémentaire pour que le dossier tunisien «progresse concrètement», une autre année pour démontrer que le clan Ben Ali a volé le peuple tunisien, ce que les autorités judiciaires tunisiennes post-révolution sont encore incapables de prouver !

C’est à nos experts, donc, que revient la tâche de tirer profit de ce sursis pour prouver qu’il y a bien eu détournement de fonds publics – et aux autorités suisses de faire montre de bonne volonté et de restituer à la Tunisie la totalité de ce qui doit lui revenir.

Marwan Chahla

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