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Tunisie : Le déficit budgétaire atteint 4,4 milliards DT

Les dépenses budgétaires ayant augmenté plus que les ressources propres, le déficit budgétaire de la Tunisie a atteint, à fin octobre 2017, à 4,420 milliards de dinars tunisiens (DT).

Les résultats provisoires de l’exécution du budget de l’Etat, à fin octobre 2017, font état d’une progression soutenue des ressources propres de 12% par rapport à leur niveau une année auparavant, contre 3,5% en octobre 2016, pour atteindre 19,4 milliards de dinars.

Parallèlement, les dépenses totales cumulées se sont affermies, enregistrant une hausse de 22,1% contre 10,8% l’année précédente, pour s’établir à 28 milliards de dinars.

Par conséquent, les ressources d’emprunt ont augmenté de 50%, pour se situer à 8,6 milliards de dinars, contre 5,7 milliards à fin octobre 2016.

Hausse concomitante des recettes et des dépenses

Au niveau des ressources de l’Etat, les recettes fiscales, qui représentent 90% des ressources propres du budget, ont atteint 17,6 milliards de dinars, à fin octobre 2017, contre 15,4 milliards durant la même période en 2016, en augmentation de 14% après un repli de 0,1% l’année précédente. La progression des recettes fiscales est due à une amélioration de la collecte des impôts aussi bien directs (+14,8% contre -5%) qu’indirects (+13,5% contre 3,7%).

En détail, les recettes d’impôts directs ont totalisé 7,3 milliards de dinars, au terme des 10 premiers mois de 2017, en hausse de 935 millions de dinars tunisiens (MDT) par rapport aux réalisations d’octobre 2016. La hausse susmentionnée est essentiellement imputable à celle des impôts sur les sociétés (+653MDT ou 45,1%) soutenue parla contribution exceptionnelle au budget de l’Etat, prévue dans la Loi des Finances pour la gestion 2017 (LF2017) , tandis que les impôts sur le revenu n’ont augmenté que de 281MDT ou 5,8%, affectés par le repli de 0,7% de leur principale composante, à savoir «les rémunérations & salaires» après une hausse de 15,3% enregistrée une année auparavant.

Quant aux recettes d’impôts indirects, elles ont totalisé 10,3 milliards de dinars, au terme du mois d’octobre 2017, contre 9,1 milliards en octobre 2016, en hausse de 13,5% contre seulement 3,7% une année auparavant. La ventilation par type d’impôt indirect montre que cette progression a résulté de la bonne performance de la TVA, qui a atteint 4,9 milliards de dinars (+18,1%), après une quasi-stagnation autour de 4,2 milliards durant les trois dernières années.

Par ailleurs, les recettes non fiscales se sont établies à près de 1,9 milliards de dinars au cours des 10 premiers mois de 2017, et ce, pour la deuxième année consécutive. Faut-il préciser qu’en excluant le montant de la cession de la licence 4G par les 3 opérateurs téléphoniques, en 2016 (soit 471 MDT), les recettes non fiscales auraient augmenté de 26,6%, d’une année à l’autre, tirées par une augmentation exceptionnelle de la redevance-gaz (+127%) et l’encaissement d’une enveloppe de 440 MDT au titre de revenus de commercialisation des carburants, et ce, en dépit de l’absence de revenus de privatisation.

Les dépenses totales se sont affermies en 2017 comparativement aux années précédentes. Elles ont enregistré une progression historique de 22,1%, à fin octobre 2017, contre 10,8% en octobre 2016, pour atteindre 28 milliards de dinar contre 22,9 milliards un an auparavant.

En détail, les dépenses de fonctionnement, qui représentent 63% des dépenses totales, ont poursuivi leur tendance haussière, avec une progression de 9,2% après 8,7% à fin octobre 2016, pour atteindre 16 milliards de dinars, dont 12,1 milliards sous forme de charges salariales.

Quant aux dépenses en capital, elles ont totalisé 4,6 milliards de dinars, au terme des 10 premiers mois de 2017, contre 3,9 milliards à fin octobre 2016, traduisant particulièrement une amélioration continue de leur taux d’exécution, qui est passé de 47,7% en octobre 2014 à 80,1% en octobre 2017, par référence aux objectifs de la LFC2017.

Niveau historique du service de la dette

S’agissant du service de la dette, il a atteint un niveau historique de 6.349 MDT au terme des 10 premiers mois de 2017, contre 3.990 MDT à fin octobre 2016, en augmentation de 59,1%. Cette nette accélération est due, notamment, au remboursement de 500 millions de dollars américains au titre de l’emprunt obligataire qatari contracté en 2012 (avril 2017); 271 MDT au titre de l’échéance de Samurai 6 (août 2017); trois tranches relatives au crédit Stand-by octroyé par le FMI en 2013 pour des montants respectifs de 135 MDT (avril 2017), 200 MDT (juillet 2017) et 206 MDT (octobre 2017).

Le déficit budgétaire (hors dons, privatisation et confiscation) s’est élargi, au terme des 10 premiers mois de 2017, à 4.420MDT contre 3.792MDT une année auparavant. Le financement du déficit a été assuré à hauteur de 88% par des ressources extérieures nettes, de l’ordre de 3885,1 MDT contre 1835.8 MDT à fin octobre 2016.

Source : ‘‘Evolutions économiques et monétaires’’, décembre 2017, Banque centrale de Tunisie.

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