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La députée et les médecins : Hager Ben Cheikh Ahmed en mode commère

La députée Hager Ben Cheikh Ahmed, qui a récemment quitté Afek Tounes, s’est laissée piéger dans une polémique de bas étage qui a dégénéré en commérage.

«Il n’y a que les rats qui quittent un navire qui coule»: cette phrase lancée par la députée, en parlant des médecins qui ont quitté la Tunisie pour travailler à l’étranger, a irrité beaucoup de praticiens. Certains ont déploré un «excès de langage»; d’autres ont parlé de «déchéance morale» de la députée qu’ils ont appelée à présenter des excuses pour son dérapage.

Cependant, Mme Ben Cheikh Ahmed voit les choses autrement. Elle a affirmé s’être exprimée sur le sujet à titre personnel, oubliant qu’elle est une représentante du peuple et qu’à ce titre, elle est tenue de mesurer ses mots et d’assumer la responsabilité de ses déclarations.

Non contente d’avoir provoqué une polémique inutile, qui plus est, à un moment où le pays traverse une passe difficile, la députée a cru pouvoir s’attaquer aussi aux journalistes, qui ont rapporté son abus de langage, les qualifiant de «commères». Et de s’étonner que ces derniers s’arrêtent sur son commentaire, «oubliant les manifestations, les émeutes, la cherté de la vie» (sic!). Ce qui est, on le sait, un grossier mensonge, car «les manifestations, les émeutes, la cherté de la vie» figurent en bonne place dans tous les médias et la couverture des événements qui secouent la Tunisie depuis le début de la semaine n’interdit pas que l’on s’arrête aussi sur l’abus de langage d’une députée, qu’on n’a d’ailleurs pas beaucoup vue ni entendue sur ce front-là.

Dans son accès de colère, madame la députée a décidé de supprimer de la liste de ses contacts Facebook tous les journalistes qu’elle pensait être ses amis, oubliant, encore une fois, que le rôle du journaliste n’est pas d’être l’ami des uns et des autres, mais d’informer l’opinion publique de ce qui se passe dans le pays, et la polémique provoquée par une députée avec la corporation des médecins est un sujet d’importance nationale.

«Ce ne sont pas des médias, on peut parler de blogs», a soutenu Mme Ben Cheikh Ahmed, dans une volonté de minimiser le professionnalisme des médias tunisiens. Ces derniers, en rapportant la réponse des médecins qu’elle a comparés à des rats, auraient, selon elle, provoqué une fausse polémique. Si ce n’est pas une manière de se défausser sur les autres pour ne pas avouer sa propre erreur ?

Se sentant seule et incomprise, la députée a aggravé son cas en multipliant les posts Facebook plus maladroits les uns que les autres, prouvant, au passage, qu’elle a une compréhension assez sommaire de son rôle de représentante du peuple. Dans le style scabreux : «Qui se sent morveux se mouche» et abusant de la métaphore animalière: «Les chiens aboient et la caravane passe»…ou encore, parole d’une députée hermétique à la critique : «Ceux qui passent leur temps à chercher un bouc émissaire sur lequel déverser leur mal-être devraient s’engager à faire améliorer les choses».

Y. N.

 

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