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Manifestations en Tunisie: Le gouvernement met la main à la poche

En réaction à la protestation contre la cherté de la vie, le gouvernement débloquera 170 millions de dinars tunisiens (MDT) pour aider les familles pauvres et personnes nécessiteuses.

Telle a été la principale décision prise hier, samedi 13 janvier 2018, lors de la réunion de crise des signataires de l’Accord de Carthage, qui s’est tenue sous la présidence du chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi.

Expliquant à la presse cette mesure d’exception, le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, a indiqué qu’il s’agit de fonds d’urgence qui «cibleront près de 250.000 familles (…) et profiteront aux classes pauvres et moyennes.»

Dans la foulée de cette réactivité à la colère de la rue et aux dérapages auxquels elle a donné lieu, le Palais de Carthage a annoncé que le président de la république se rendra, aujourd’hui, à la cité Ettadhamen pour inaugurer un centre culturel et y prononcer un discours, à l’occasion du 7e anniversaire du soulèvement du 14 janvier 2011.

Cet effort financier supplémentaire du gouvernement de Youssef Chahed et ce geste hautement symbolique du déplacement de BCE en personne dans un des quartiers les plus déshérités de la capitale, suffiront-ils à calmer la rue, dont l’impatience est à son comble?

Cette impatience s’est nourrie du «rien ne marche plus» dans l’unique success story du Printemps arabe. Elle s’est nourrie de ce désenchantement généralisé qu’ont généré les palliatifs divers et variés proposés par les 7, 8 ou 9 gouvernements qui se sont succédé à la direction des affaires du pays depuis la chute de Zine El-Abidine Ben Ali, de «la dignité, la liberté et l’emploi» qui ont été promis et jamais servis entièrement, de la corruption omniprésente, de la contrebande endémique, de l’incompétente gouvernance, de la myopie – voire cécité ! – des élites, toutes tendances confondues, etc.

Bref, c’est à toutes ces faillites systémiques qu’il faut répondre. Ces échecs représentent des brèches béantes qu’il faut réparer de toute urgence, car les fossoyeurs de la Révolution sont là – et ils sont nombreux – et attendent de s’engouffrer…

Marwan Chahla

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