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Richard : La formation, levier de la stratégie d’Orange en Tunisie

Orange, l’une des 1.300 entreprises françaises en Tunisie qui emploient plus de 135.000 personnes, est très engagée dans la formation des jeunes pour améliorer leur employabilité.

Par Zohra Abid 


Dans son intervention, le 1er février 2018, lors du Forum économique Tunisie-France, clôturé par le chef du gouvernement Youssef Chahed et le président français Emmanuel Macron, en visite d’Etat en Tunisie (le 31 janvier et le 1er février), Stéphane Richard, Pdg du Groupe Orange, a annoncé un plan pour renforcer la formation et relancer l’emploi dans le secteur des TICs en Tunisie.

Diversification des activités

Orange est, arrivé en Tunisie en mai 2010, quelques mois avant la révolution de janvier 2011, rappelle-t-il, tout en indiquant que son groupe «est de plus en plus engagé pour apporter sa contribution à la résolution des problèmes qui se posent aujourd’hui en Tunisie». Et parmi ces problèmes, le plus important reste sans doute l’emploi des jeunes, notamment les diplômés de l’enseignement supérieur qui représentent plus de 40% de la masse des 600.000 sans emploi que compte le pays.

L’une des solutions à ce problème réside dans la diversification des activités où Orange, acteur technologique et économique important, dispose d’une certaine expertise, explique M. Richard, tout en rappelant que son groupe a investi, en moins de 9 ans, dans le secteur des télécommunications en Tunisie, près de 1 milliard de dinars et créé 1.250 emplois.

Le Français estime que la Tunisie forme beaucoup de jeunes très qualifiés et c’est une grande force, mais il faut qu’ils trouvent des débouchés dans leur pays. «C’est la raison pour laquelle j’ai eu l’occasion d’annoncer qu’Orange va doubler le nombre d’emplois au cours des 3 prochaines années», a dit M. Richard, qui avait fait cette annonce, la première fois, le 11 janvier dernier, lors de sa rencontre à la Kasbah avec le chef du gouvernement Youssef Chahed. C’était lors d’un court séjour à Tunis au cours duquel il a rencontré les salariés d’Orange Tunisie à l’occasion du nouvel an.

Le digital au service de l’humain

«Il va donc y avoir davantage d’opportunités pour des jeunes tunisiens bien formés de trouver un emploi chez Orange et indépendamment de l’opérateur télécoms. Car nous allons développer beaucoup d’actions pour encourager à la création de startups, en formant les jeunes au codage et au développement des applications mobiles», a enchaîné le Pdg du Groupe Orange, en rappelant qu’Orange Tunisie a, depuis 2010, assuré la formation de plus de 10.000 jeunes à l’Orange Developer Center (ODC), «qui est l’un des plus grands centres du genre sur le continent africain», a-t-il souligné.

Le Groupe Orange veut, ainsi, être un acteur économique et technologique très impliqué dans le développement de l’emploi en Tunisie, et ce en proposant aux jeunes des solutions de formation leur permettant d’être compétitifs dans l’économie digitale.

Orange Developer Center à Tunis.

«On a tout un programme pour renforcer la formation et accompagner les startups dans le domaine de la transformation digitale, qui offre aujourd’hui beaucoup d’opportunités pour un pays comme la Tunisie. Le digital, qui peut aider à moderniser de nombreux secteurs économiques, est au service de l’humain», souligne encore M. Richard, qui cite, au passage, les apports de la digitalisation à des secteurs aussi différents que ceux de l’énergie, de la finance, de l’éducation ou encore de la santé.

«Dans tous ces domaines, Orange peut jouer un rôle important et peut accompagner tout l’écosystème, des innovateurs aux créateurs d’entreprises… Voilà la philosophie qui nous guide en Tunisie où nous sommes de plus en plus impliqués», dit M. Richard.

Les start-ups de Tunisie sont un potentiel pour lAfrique

Tout en continuant à investir dans le secteur des télécoms, qui est au cœur de son métier, le Groupe Orange va donc continuer à accompagner la Tunisie dans sa révolution digitale, promet son Pdg, qui, dit-il encore, «comme un investisseur de long terme», croit dans le potentiel de la Tunisie et veut y être davantage présent.  Et pour cause: «C’est un pays relativement petit à l’échelle de l’Afrique, mais qui a une position stratégique dans le monde arabe et dans le Maghreb», ajoute le Français, dont les idées et appréciations ont suscité un vif intérêt parmi les panélistes du Forum économique Tunisie-France. Notamment en ce qui concerne le niveau éducatif, la qualité de la formation, l’amélioration de l’employabilité et les enjeux sociaux de l’emploi en Tunisie, un pays qui, et M. Richard en est persuadé, peut jouer un rôle important dans la digitalisation de l’Afrique et être un trait d’union entre l’Europe et le continent auquel a d’ailleurs donné son nom antique. «Les start-ups, notamment tunisiennes, peuvent être un formidable potentiel pour le continent africain», insiste le président du Groupe Orange, qui est présent dans une grande partie des pays africains et qui a une connaissance (pour ainsi dire) intime du continent.

Le Pdg d’Orange, qui a connu la Tunisie d’avant et d’après la révolution, est bien placé pour apprécier l’évolution positive du climat des affaires qu’il qualifie, sans complaisance, de globalement bon. La Tunisie a accompli sa révolution démocratique, mais cela ne se fait pas du jour au lendemain. Cela n’a pas empêché que le pays a réalisé beaucoup d’avancées sur cette voie. Et le monde des affaires, malgré les difficultés de la conjoncture, est plus sain, dans l’ensemble, et incite à l’investissement, et particulièrement les Français, qui sont anciennement et fortement implantés en Tunisie.

«L’investissement étranger, et notamment français, doit se développer. C’est certes encore aujourd’hui en-deçà des besoins et des attentes. C’est pourquoi je plaide pour que les entreprises françaises s’intéressent davantage à la Tunisie et viennent y investir. Tout n’est pas encore réglé, mais le cadre de l’investissement s’est beaucoup amélioré», a lancé le Pdg du Groupe Orange, qui a tenu à conclure par une note très positive en annonçant que la société Sofrecom, filiale de son groupe, a déjà recruté 500 ingénieurs tunisiens, dépassant ainsi largement son objectif initial.

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