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Club sfaxien : Remous, gestion à vue et calculs politiques

Le président du Club sportif sfaxien (CSS), Moncef Khemakhem, a remplacé l’entraîneur de l’équipe première, Lassaad Dridi, par Ghazi Ghrairi. Est-ce seulement une question de résultats ?

Par Hassen Mzoughi

Lassaad Dridi, qui n’a pas encore bouclé 3 mois à la tête de l’équipe première du club, a payé les derniers résultats du CSS : une défaite devant la Jeunesse sportive kairouanaise (JSK) et 3 nuls consécutifs lors des 4 dernières journées. Soit 3 points ramassés sur… 12 possibles. En plus, l’équipe n’arrive plus à marquer : 0 but lors des 3 dernières journées.

Sept entraîneurs depuis 2016

Ces résultats, s’ils sont insuffisants, ne sont pas un argument suffisamment convaincant pour écarter un entraîneur qui, rappelons-le, avait obtenu 3 victoires consécutives dès son arrivée, en novembre 2017, ayant permis au CSS de remonter à la 3e place.
Le club phare de Sfax se trouve aujourd’hui à la 4e place avec 34 points, à seulement 2 points de retard sur le deuxième, l’Etoile sportive du Sahel (ESS). Tout reste donc jouable pour la seconde place qualificative à la Ligue des champions 2019, objectif «suprême» des dirigeants.

Le licenciement de Lassaad Dridi est plus l’échec d’une gestion que la réponse à une série de mauvais résultats, ou un «calmant» pour les supporteurs. On peut parler de populisme et de calculs électoraux, Moncef Khemakhem étant tête de liste de Nidaa Tounes à Sfax pour les prochaines municipales.

Ghazi Ghrairi est le … 7e entraîneur enrôlé par Moncef Khemakhem depuis son arrivée à la tête du club en septembre 2016 : Chiheb Ellili, Anis Jerbi, Nestor Clausen (resté sur les gradins pour manque de diplôme), Jorge Costa, José Mota, Lassaad Dridi et Ghazi Ghrairi, sans compter les intérimaires. La fréquence de ces remaniements techniques (4 entraîneurs pendant l’année 2017) indique clairement l’absence d’une vision claire des objectifs et des moyens.

Le président du Club sfaxien a défendu un programme ambitieux de reconstruction de l’équipe pour lancer plusieurs jeunes, programme pour lequel il a engagé, en novembre dernier, Lassaad Dridi, «un jeune entraîneur ambitieux, bosseur et meneur d’hommes», avait-il dit alors. Ce technicien est-il devenu «incompétent» deux mois seulement après son arrivée sur le banc du club.

Un projet renvoyé aux calendes grecques

Moncef Khemakhem s’est emballé pour un projet sportif visant la restructuration de l’équipe première sur la base des joueurs issus du cru, renforcés par des recrues de qualité dans certains postes. Mais l’obsession des résultats a fini par l’emporter sur le projet sportif quand le CSS a obtenu 3 victoires successives sous la direction de Lassaad Dridi. Première entorse à un compromis mutuel. Et quand l’équipe sfaxienne a connu un passage à vide, normal dans une phase de construction, le président du club a carrément oublié «son» projet initial et viré son entraîneur.

Et comme l’a si bien dit Naceur Bedoui, ex-directeur sportif du CSS, si les résultats étaient archi-prioritaires, pourquoi ne pas avoir engagé Bertrand Marchand qui était disponible en novembre dernier et qui est allé réussir par la suite au Club africain (CA) ?
Moncef Khemakhem a-t-il succombé à des calculs électoraux sans intérêts pour le club et chassé Lassaad Dridi afin de calmer «l’agora»? Et quand on sait qu’Issam Merdassi, responsable des équipes de jeunes au CSS, est sur la liste Ennahdha, on voit bien que le club est exploité à des fins politiques. Quant au projet sportif, il est renvoyé aux calendes grecques !

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