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Tunisie : Béji Caid Essebsi appelle à la révision de la loi électorale

Le président de la république Béji Caid Essebsi a souligné, aujourd’hui, la nécessité de réviser le système électoral en Tunisie.

Dans le discours qu’il a prononcé aujourd’hui, mardi 20 mars 2018, au Palais de Carthage, à l’occasion du 62e anniversaire de l’indépendance de la Tunisie, le chef de l’Etat s’est dit déçu que l’image du pays, après la révolution de janvier 2011, ne soit rayonnante qu’à l’étranger.

«J’ai remarqué que 79,9% des Tunisiens ont un sentiment de frustration et principalement les jeunes. Les étrangers ont une bonne image de nous, mais ce n’est pas le cas ici, où l’image du pays est négative», a déploré le chef de l’Etat.

Évoquant la situation économique difficile que traverse la Tunisie, M. Caid Essebsi a indiqué que la baisse de la valeur du dinar, la hausse de la masse salariale et la faiblesse du taux de croissance caractérisent la situation économique actuelle qui s’est beaucoup dégradée par rapport à celle qui prévalait sous l’ancien régime.

«Le taux de chômage en Tunisie était de 13% avant la révolution. Maintenant, il s’élève à 15%. Il est toutefois nécessaire de dire aussi qu’il y a, actuellement, une nette baisse du taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur. La valeur du dinar a également baissé de 54% par rapport à l’euro. Le taux de croissance était de 4,5% avant la révolution. Maintenant, il est de 1,5%», a indiqué le président de la république, ajoutant : «En ce qui concerne le phosphate, nous avions l’habitude de produire chaque année 8 millions de tonnes. Après la révolution, la production annuelle est tombée à seulement 3 millions de tonnes. La masse salariale était de 7 milliards de dinars tunisiens (MDT). Maintenant, elle est de 14,75. Avant, la dette publique était de 40%. Aujourd’hui, elle a dépassé 70%».

Revenant sur la décision de Machrou Tounes, d’Afek Tounes, d’Al-Jomhouri et du Mouvement Echaab de quitter définitivement l’Accord de Carthage, qui est à la base de la constitution du gouvernement d’union nationale conduit par Youssef Chahed, et ce pour différentes raisons, le chef de l’Etat a estimé que ces partis ont commis une grave erreur étant donné que la Tunisie a actuellement besoin de la conjugaison des efforts de tous les partis pour sauver la Tunisie de la crise actuelle.

M. Caid Essebsi a, par ailleurs, indiqué qu’il ne prendra aucune initiative pour la révision de la Constitution de 2014, répondant ainsi à ceux qui le soupçonnent de vouloir renforcer les prérogatives du président de la république pour restaurer le régime présidentiel prévalant avant la révolution de 2011. Il a ajouté que le plus urgent serait la révision de la loi électorale avant les législatives de 2019. Et dans ce contexte, il a appelé à la constitution d’une commission spéciale de juristes pour présenter des propositions à ce sujet.

E. B. A.

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