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Racisme en Tunisie : Des étudiants subsahariens témoignent

Une étudiante subsaharienne raconte comment elle a été victime de harcèlement sexuel en pleine rue à Tunis sous le regard indifférent des passants. Et même de la police.

La jeune femme a témoigné de sa mésaventure lors d’un débat sur le projet de loi contre la discrimination raciale, mercredi 21 mars 2018, à l’Université libre de Tunis (ULT), à Tunis, organisé par l’Association tunisienne de soutien des minorités (ATSM) et l’Association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie (Aesat), en présence de Mehdi Ben Gharbia, ministre de chargé des Relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et les organisations des droits de l’homme, de la députée, Bochra Belhaj Hmida, et de l’ambassadrice du Canada en Tunisie, Carol McQueen.

La semaine dernière, alors qu’elle sortait de chez elle et essayait d’arrêter un taxi pour se rendre à son établissement universitaire, un homme s’était approché d’elle et l’a harcelée sexuellement. «Personne autour de moi n’a réagi devant cette scène, pas même les policiers», a-t-elle rapporté l’agence Tap.

«La communauté africaine est exposée quotidiennement à des actes racistes. Nous avons toujours peur de nous sentir agressés et frustrés dehors. Comment cette loi pourrait protéger nos droits et changer les mentalités tunisiennes?», s’est-elle interrogée.

Ce genre de témoignage est fréquent et, dans ce cas, la jeune femme dénonce un double abus, le harcèlement sexuel auquel toutes les femmes sont généralement exposées, et le racisme, dont souffre aussi la communauté noire dans son ensemble.

Un autre étudiant subsaharien, prenant part à ce débat, a pointé du doigt les parents tunisiens et l’éducation réservée à leurs enfants. «Je ne pense pas que les enfants ont appris le racisme comme ça. C’est plutôt la culture inculquée par leurs parents. D’ailleurs, on peut arrêter un taxi pour aller à une destination quelconque, mais le taxi peut refuser de nous transporter. Alors que si une personne de race blanche arrête un taxi et lui indique la même destination que nous voulions rejoindre, le taxiste aurait tout de suite accepté», a indiqué le jeune homme, ajoutant que les étudiants subsahariens subissent également des injustices dans leurs relations avec l’administration, et notamment avec la police.


Notons que le projet de loi contre la discrimination raciale prévoit des sanctions pénales allant jusqu’à 3 ans de prison et une amende de 5.000 à 10.000 dinars tunisiens (DT).

Les victimes des discriminations pourront également bénéficier d’une aide psychologique et sanitaire.

E. B. A.

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