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Economie numérique: Tunisian Startups Index, en attendant un Nasdaq tunisien

L’amélioration constante du système entrepreneurial numérique et les évolutions en cours du secteur des startups laissent à penser que de meilleurs jours attendent les startuppeurs tunisiens.

Par Khémaies Krimi

L’effet d’annonce de la soumission, ces derniers jours, au parlement d’une loi incitative sur les startups et le classement, au mois de janvier 2018, de la Tunisie en tant que première économie innovante en Afrique et dans le monde arabe, par le Bloomberg Innovation Index, établi par le magazine américain ‘‘Bloomberg Business’’, a donné des ailes aux férus de l’économie numérique et encouragé les partise opérant dans ce secteur à se manifester pour faire connaître les résultats de leurs travaux.

Dans ce contexte, les résultats d’une étude sur le rendement des startups en Tunisie ont été présentés, le 27 mars 2018, à Tunis, lors d’une manifestation organisée sur le thème «Tunisian Startups Index, a new data source in the tunisian economy».

L’étude a été effectuée par l’association Tunisian Startups, en partenariat avec la Fondation Friedrich-Naumann pour la liberté et l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII).
Point d’orgue de cette manifestation, l’annonce de la création d’un indice pour évaluer et mesurer le rendement des startups en Tunisie et leur impact sur l’économie.

Une nouveauté, le Tunisian Starups Index

Dénommé Tunisian Startups Index (TSI), cet indice est une plateforme interactive sur internet qui vise à évaluer le système entrepreneurial numérique en Tunisie et la contribution des startups dans l’économie du pays.

Cet index, qui sera actualisé périodiquement, a pour principaux objectifs la fourniture de précieuses données sur les startups en Tunisie et l’amélioration du système entrepreneurial numérique.

Pour le moment, cet indice, dans sa formule actuelle, est une grande nouveauté. Il est appelé, toutefois, à évoluer et à déboucher sur des horizons de valorisation plus rémunérateurs et plus importants.

L’idéal serait qu’il évolue vers un indice boursier, une sorte de Nasdaq tunisien, et vers la mise en place de mécanismes évaluateurs plus professionnels devant sécuriser et valoriser les brevets.

Amel Saidane, présidente de Tunisian Startups, estime que les startups ambitionnent de créer une nouvelle dynamique économique capable de générer d’énormes profits et un business considérable.

À l’entendre parler, tout le monde semble avoir à l’esprit un tout petit pays comme l’Estonie qui a pu conquérir le monde avec son Skype découvert par une startup estonienne.

Pour revenir à l’étude, celle-ci est articulée autour de l’examen et de l’évaluation de six activités entreprises par les startups: cadre législatif et réglementaire, capital humain, financement, accès aux marchés, accompagnement et infrastructure (culture entrepreneuriale).

S’agissant de l’impact des startups sur l’économie, la démarche suivie était d’avoir une idée sur le nombre d’emplois créés par le secteur startups et sur le volume des investissements qui y sont mobilisés.

Seuls 45% des startups parviennent à couvrir leurs charges

Réalisée sur un échantillon de quelque 320 entreprises tunisiennes opérant principalement dans le domaine des TIC, il ressort que seuls 45% des startups parviennent à couvrir leurs charges. Celles-ci réalisent un chiffre d’affaires de plus de 30 millions de dinars tunisiens (MDT), représentant près de 1000 emplois.

L’étude montre également que 58% des startups réalisent des opérations d’exportation destinées vers l’Europe (20%), l’Afrique (21%) le Moyen-Orient (7,5%) et l’Amérique du Nord (5%).
Près de 28% de leurs activités sont réalisés sur le marché local, révèle encore le TSI.

«Les startups qui parviennent à couvrir leurs charges sont en phase de croissance, alors que les entreprises qui n’ont pas pu atteindre cet objectif sont généralement en phase de lancement de projets (lancement d’idées, prototype…)», a indiqué Zied Ouled Ali, vice-président de Tunisian Startups, qui a révélé que la difficulté majeure rencontrée par les startups reste le financement. Etant par essence des freelances, voire des travailleurs indépendants, les startuppeurs ont, en effet, d’énormes difficultés pour accéder, sans garantie, aux crédits.

Youssef Chahed discutant avec des startuppers, hier, vendredi 30 mars 2018, au musée du Bardo.

Une nouvelle loi pour mieux encadrer les startuppeurs

C’est peut être ce à quoi va remédier la nouvelle loi sur les startups annoncée en grande en pompe il y a quinze jours par le chef de gouvernement Youssef Chahed.

Très attendue par les startuppeurs, cette nouvelle législation, composante d’un cadre réglementaire plus large, Startup Act, devant contribuer à faire de la Tunisie une Startup-Nation, définit, de prime abord, une start-up viable comme «toute société de droit tunisien ayant moins de 8 ans d’existence, un chiffre d’affaires inférieur à 30 MDT, un effectif de moins de 100 salariés, une structure de capital indépendante, un modèle économique innovant et un potentiel de croissance stable voire évolutif…».

Cette même loi comporte 5 principales nouveautés : les startuppeurs sont autorisés à ouvrir un compte spécial en devises en Tunisie. Pour couvrir leurs risques, ils peuvent bénéficier d’un Fonds de garantie pour les startups (FGS). Les employés promoteurs de startups qui travaillent peuvent bénéficier d’un congé d’une année renouvelable une fois. Pour contourner la bureaucratie et la lourdeur administrative, les staruppeurs auront comme vis-à-vis un interlocuteur unique des start-up (IUS).

Par ailleurs, la nouvelle loi institue de nombreux avantages fiscaux en faveur des créateurs de startups : exonération de l’impôt sur les sociétés (IS), prise en charge par l’Etat des charges salariales et patronales (charges CNSS…), abattement fiscal en faveur des personnes physiques et morales qui souscrivent au capital des startups, exonération d’impôt sur la plus-value, prise en charge par l’Etat de l’enregistrement et de dépôts à l’Institut national de la normalisation et de la propriété industrielle (Innorpi) et à l’international des brevets des startups…

Cela pour dire au final que de meilleurs jours attendent les startuppeurs. Espérons que tout cela évolue dans le bon sens.

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