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Les impacts des pollutions industrielles sur l’agriculture à Gabès

Oasis de Chenini.

Le coût annuel de dégradation de l’environnement par la pollution des installations industrielles pour l’année 2015 dans le gouvernorat de Gabès a été estimé à plus de 5 millions de dinars tunisiens (MDT) pour le seul secteur de l’agriculture.

Le géographe Charif Al Idrissi a décrit Gabès au 12e siècle comme «une ville considérable, bien peuplée, entourée d’un véritable bois de vergers qui se succèdent sans interruption et qui produisent des fruits en abondance, de palmiers, d’oliviers»(1).

Une agriculture prospère et une nature luxuriante que le voyageur d’aujourd’hui peine à imaginer tant l’urbanisation et l’industrialisation ont bouleversé le paysage de la région.

Dans le cadre du Projet d’appui à la gouvernance environnementale locale de l’activité industrielle à Gabès (PGE-Gabès), projet financé par l’Union européenne (UE) et mis en œuvre par Expertise France, une étude a été menée sur l’impact économique de la pollution des installations industrielles sur l’économie de la région. Les rejets gazeux, solides et liquides ont un coût considérable sur plusieurs secteurs importants : tourisme, pêche et agriculture.

Un coût qui s’ajoute à la dégradation d’un écosystème précieux. L’oasis de Gabès est en effet l’unique oasis maritime de la Méditerranée et l’un des derniers exemples d’oasis de ce type dans le monde. Elle sert notamment de halte aux oiseaux migrateurs pendant leur périple entre l’Afrique et l’Europe.

Même si elle souffre de la pollution du sol, de l’air et de l’eau, l’agriculture gabésienne continue à fournir les marchés en légumes, céréales, viandes et fruits, en particulier des grenades, dont Gabès est le premier producteur en Tunisie.

Toutefois, la dégradation de l’environnement menace la production locale et cause déjà d’importants dégâts à l’écosystème.

Selon l’étude commandée dans le cadre du PGE-Gabès, le coût annuel de dégradation de l’environnement pour l’année 2015 a été estimé à plus de 5 millions de dinars tunisiens (MDT) pour le seul secteur de l’agriculture du gouvernorat de Gabès. Les pollutions solide et hydrique se traduisent par une baisse de la productivité des terres et par l’abandon de certaines parcelles par les agriculteurs.

C’est par exemple le cas des émissions de dioxyde de soufre, de fluorure d’hydrogène et des oxydes d’azote, qui pénalisent les cultures maraîchères et les céréales. Mais ce sont sans doute les arbres fruitiers qui souffrent le plus des polluants.

Selon une étude de 2003(2), un haut niveau de pollution peut réduire de moitié la production des vergers. Cette baisse peut atteindre 80 % pour les palmiers dattiers, pourtant l’une des cultures phares de Gabès

Source : Newsletter du PGE-Gabès, n°2, avril 2018.

Notes : 

1- Description de Gabès par le géographe arabe, Muhammad al-Idrisi, dans son atlas du monde ‘‘Tabula Rogeriana’’.

2- ‘‘Rapport d’expertise sur l’impact des rejets atmosphériques du complexe chimique de Gabès sur les parcelles agricoles de Chott Essalem et Bou Chemma et Ghannouch’’ par Khaled Medhioub en 2003.

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