Ennahdha a posé ses conditions à Youssef Chahed pour qu’il puisse rester à la tête du gouvernement d’union nationale : il devra notamment annoncer publiquement qu’il ne se présentera pas aux élections présidentielles de 2019.
C’est ce qu’a révélé Abdelkrim Harouni, président du conseil de la Choura d’Ennahdha, dans l’émission « El-Bled El-Youm » sur la Radio nationale, lundi 28 mai 2018, en précisant que le parti islamiste a demandé aussi à M. Chahed de changer son équipe gouvernementale, de poursuivre la lutte contre la corruption et de revoir certaines nominations. Traduire: mettre davantage d’islamistes dans les rouages de l’Etat.
Dans la principale condition posée à M. Chahed, on lit à la fois, en filigrane, la détermination d’Ennahdha de présenter la candidature de son président, Rached Ghannouchi, à la prochaine présidentielle, et le souci de déblayer le terrain devant lui, en empêchant, notamment, la candidature de la seule personnalité aujourd’hui en vue dans le camp des libéraux modernistes et capable de battre le cheikh à pleines coutures.
Dans une déclaration à Shems FM, hier, M. Harouni avait estimé que l’échec du gouvernement Chahed incombe, surtout, à Nidaa Tounes, qui est le parti au pouvoir.
Selon lui, Nidaa ne devrait pas faire assumer à Chahed l’entière responsabilité de cet échec. Le parti en est en grande partie responsable lui aussi, ajoutant : «Il y a des divergences entre le chef du gouvernement et son parti. Il est clair qu’il y a un conflit au sein de Nidaa». Et Ennahdha n’a pas manqué l’occasion de tirer bénéfice de ce conflit…
E. B. A.
Harouni : Ennahdha demande à Chahed de revoir son gouvernement
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