Manifestation des non-jeûneurs à Tunis le 27 mai 2018.
L’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) a appelé le ministre de l’Intérieur, Lotfi Brahem, à présenter ses excuses pour avoir enfreint les dispositions de la nouvelle constitution de 2014.
Lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui, mercredi 6 juin 2018, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), à Tunis, Yosra Fraoues, présidente de l’ATFD a estimé que le département de l’Intérieur a enfreint les articles 6 et 21 de la nouvelle constitution concernant la liberté de croyance et la liberté individuelle en décidant la fermeture des cafés et des restaurants pendant la journée durant le mois saint musulman tout en appelant les non-jeûneurs à respecter la majorité des musulmans qui jeûnent.
«Nous appelons le ministre de l’Intérieur à présenter ses excuses au peuple tunisien pour son discours de division. Nous demandons aussi à ce que la circulaire de 1981 soit retirée et que ses diapositives ne soient plus appliquées. Cette circulaire est anticonstitutionnelle», a-t-elle déclaré.
Sana Ben Achour, juriste et membre de l’ATFD, a, de son côté, indiqué que, juridiquement parlant, l’article premier de la constitution de 2014 ne permet pas à M. Brahem de justifier de sa décision de fermer les cafés et les restaurants.
Notons que l’Association tunisienne de soutien aux minorités (ATSM) avait appelé, en mai dernier, le gouvernement Chahed à annuler l’application de la circulaire Mzali, à assurer la protection des non-jeûneurs et à laisser les cafés et les restaurants ouverts durant la journée.
E. B. A.
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