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Monastir : Il porte plainte contre un policier pour viol et se fait arrêter

Un jeune ingénieur a fui la Tunisie après avoir été arrêté, le 9 juin 2018, pour subir un test anal  pouvant le conduire en prison sur la base de l’article 230 du code pénal, criminalisant l’homosexualité. Il avait porté plainte pour viol, contre un homme se présentant comme policier.

Ramzi (pseudonyme), un homosexuel  de 32 ans, a confié à Kapitalis avoir rencontré un jeune homme sur un site de rencontres gay. Les 2 prétendants ont bu un café en ville à Monastir, puis se sont rendus au domicile dudit jeune homme, à Skanes, qui s’est présenté comme un policier en montrant sa carte de service.

«J’ai eu très peur au point de lui proposer de l’argent contre ma libération, car je ne voulais pas finir en prison où on me ferait certainement subir les pires tortures comme cela se passe souvent pour les homosexuels», raconte Ramzi, ajoutant qu’il a supplié l’homme de le laisser partir, mais ce dernier ferma la porte à clé.

«Il a appelé deux autres amis et ils m’ont insulté et maltraité physiquement et psychiquement. J’ai ensuite été sodomisé avec un objet dur. Je pense que c’était une matraque», poursuit Ramzi.

A l’aube, ce dernier s’est rendu à l’hôpital pour faire constater le viol. Au poste de police de Skanes, il a raconté sa mésaventure aux agents. Le commissaire a exigé une expertise médicale pour savoir si Ramzi est habitué à la sodomie. Craignant d’être accusé d’homosexualité, il a trouvé le moyen de fausser compagnie aux 2 agents qui l’ont amené à l’hôpital Fattouma Bourguiba.

«Je me suis d’abord caché puis j’ai décidé de quitter la Tunisie, profitant d’un visa que j’ai obtenu dans le cadre de mon travail», précise Ramzi, qui se trouve aujourd’hui en Belgique.

Cette situation n’enchante guère le jeune homme, qui avait une bonne situation en Tunisie. Il craint, à son retour, de se faire arrêter et de se retrouver en prison, sans même pouvoir déposer plainte contre ses agresseurs.

Y. N.

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