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D’une crise l’autre : Les éditeurs tunisiens ont le blues 

Foire du livre de Tunis.

Les éditeurs tunisiens ont déploré, dans un communiqué publié aujourd’hui, jeudi 28 juin 2018, à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire, «la situation de détresse dans laquelle se retrouve le secteur de l’édition».

Toute en admettant l’existence d’une «crise générale touchant tous les secteurs économiques du pays», ils ont, cependant, estimé que la crise du secteur de l’édition «aurait pu être atténuée pour peu que le ministère de tutelle fasse montre d’une réelle volonté politique de réforme structurelle, au lieu de s’en tenir à des mesures conjoncturelles, à court terme», comme précise le communiqué de l’Union des éditeurs tunisiens (UET) .

L’UET, qui représente les professionnels de l’édition, affirme avoir déjà fait des «propositions concrètes permettant, à terme, d’aller de l’avant», et cite les dossiers dits «en souffrance», notamment le projet de création du Centre national du livre, à l’instar du Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), la révision en profondeur du cahier des charges de l’édition, la refonte des textes juridiques portant sur le fonctionnement et l’organisation des diverses commissions de subvention du livre, l’optimisation de la gouvernance des métiers du livre, la mise à niveau du secteur, encore au stade artisanal dans de nombreux de ses aspects.

Autant de dossiers, pourtant vitaux non seulement pour les professionnels du livre, mais surtout pour la pérennité de la culture nationale, dont la réalisation n’a enregistré aucun progrès.

Les «quelques timides pas» accomplis sur la voie de la solution de ces dossiers, ont abouti à des «résultats plus que décevants», et ce «du fait même de l’insuffisance de la concertation entre le ministère de tutelle et l’association représentant les professionnels», souligne le communiqué de l’UET.

En effet, «le nouveau code des investissements a totalement ignoré les métiers du livre dans sa liste des acteurs économiques opérant dans les secteurs à vocation culturelle.»

Les subventions et avantages fiscaux accordés aux exportateurs, via le Centre de promotion des exportations (Cepex) ne concernent pas systématiquement les éditeurs, déplore aussi l’UET, ainsi que «l’absence totale de lignes de crédit, régies par la Banque centrale, au profit des entreprises d’édition».

Pour ne rien arranger, il n’y a aucune stratégie nationale arrêtée par le ministère des Affaires culturelles et l’UET ni aucun objectif qualitatif ou quantitatif les liant «dans un éventuel rapport de complémentarité.»

L’UET déplore, en revanche, «des pratiques indélicates, prétextant le respect du principe du pluralisme». En fait l’UET reproche au ministère d’écouter aussi les doléances de certains éditeurs de la place qui n’ont pas pu se faire élire au bureau de l’Union, dont l’accès est verrouillé par un groupe de professionnels. Et qui ont annoncé, en avril dernier, la création de la Fédération tunisienne des éditeurs (FTE).

I. B.

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